Les horlogers jurassiens ont participé au bilinguisme à Bienne. En effet, des horlogers du Jura et du Jura bernois sont venus s’installer dans la cité seelandaise dès le milieu du 19e siècle... à cause des forfaits fiscaux. Bienne introduit des forfaits fiscaux en 1845 après la fermeture de la principale usine textile de la ville, qui occupait plus de la moitié de la population. Le but est de diversifier l’économie biennoise et d’attirer des horlogers de l’Arc jurassien avec une exemption d’impôt.
Selon David Gaffino, l’un des auteurs du livre « Histoire de Bienne », plusieurs centaines de familles d’horlogers vont venir s’installer dans la cité seelandaise.
À partir du début du 20e siècle, Bienne compte un tiers de francophones. A tel point qu’après la Seconde guerre mondiale, l’affaire Moeckli – à qui on avait refusé un département au Conseil-exécutif bernois – a provoqué des réactions jusqu’à Bienne.
Aujourd'hui encore, une très grande partie des familles francophones de Bienne a des liens avec le Jura et le Jura bernois. D’ailleurs, l’horlogerie est restée le domaine des francophones à Bienne, comme l’explique David Gaffino.