Augmentation du nombre d'actes antisémites en Suisse romande
BERNE - Les actes antisémites sont en augmentation en Suisse romande. La CICAD (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation) en a recensé 75 l'an dernier, alors qu'elle n'en avait compté que 34 en 2004.Dans son rapport sur l'antisémitisme en Suisse romande, la CICAD constate aussi un accroissement de la violence des actes contre les Juifs. Deux évènements ont particulièrement retenu son attention: le souillage de la grande synagogue de Genève et la profanation du cimetière israélite de la Tour-de-Peilz (VD).Il y a un an, les murs de la grande synagogue de Genève avaient été recouverts d'inscriptions antisémites telles que "vive Hitler" et "gaze les Juifs". Une plainte avait été déposée. Les autorités genevoises avaient réagi fermement à ces déprédations en demandant que leurs auteurs soient punis sévèrement, a rappelé la CICAD.Le cimetière juif de la Tour-de-Peilz a pour sa part été la proie des vandales en mai 2005. Treize stèles avaient été renversées ou posées les unes sur les autres. Comme à Genève, la justice a été actionnée, avec une plainte déposée par les représentants de la Communauté israélite de Vevey-Montreux.A côté de ces deux actes qualifiés de graves par la CICAD, figurent d'autres incidents, moins frappants, mais tout aussi blessant pour les personnes qui en sont les victimes. Il s'agit notamment de lettres antisémites ou négationnistes, d'injures, de publications et de graffitis ciblés, note le rapport.Le rapport relève également le développement sur l'Internet de sites à contenu raciste. Ce phénomène connaît un essor important, s'inquiète la CICAD. En mai 2005 dans le canton de Neuchâlel, la police a fermé plusieurs blogs portant des noms aussi évocateurs que "Jude raus", "trashjude" ou "psychopathe 14 88".En Suisse romande, l'antisémitisme provient de diverses sources. On y retrouve, comme ailleurs en Europe, un antisémitisme d'extrême-droite, constate le rapport. La violence à l'égard des Juifs peut également prendre naissance à l'extrême gauche de l'échiquier politique, sur fond de conflit israélo-palestinien.La Suisse romande n'est pas non plus épargnée par le courant négationniste. Enfin, la religion peut être à l'origine de l'antisémitisme. Si l'Eglise catholique a procédé à son examen de conscience, ce travail de remise en question n'a pas encore été mené par l'islam, regrette le rapport. /ATS