En crise depuis plusieurs mois, la Haute Ecole de Musique Vaud-Valais-Fribourg est appelée à revoir profondément sa gouvernance. Son directeur général Hervé Klopfenstein doit s'en aller.
Hervé Klopfenstein n'exerce désormais plus aucune responsabilité au sein de l'institution. 'Il est mis au bénéfice d'un congé académique jusqu'à la fin de l'année', a annoncé jeudi la conseillère d'Etat vaudoise Cesla Amarelle. Ce congé est en fait un départ anticipé. Sur la sellette pour son caractère clivant, le directeur général avait d'ores et déjà annoncé qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat à l'issue de son engagement actuel qui s'achève fin 2018.
Fin novembre, au coeur des turbulences, un audit externe avait été ordonné. Ses conclusions ont été rendues publiques jeudi. Surprise: si l'audit recommande d'écarter Hervé Klopfenstein des activités opérationnelles, il ne demande pas son départ immédiat. Cette décision est celle des instances qui chapeautent l'institution, en premier lieu les cantons de Vaud, Valais et Fribourg.
Prendre ses responsabilités
'Les principaux bailleurs de fonds prennent leurs responsabilités', a expliqué Cesla Amarelle. Pourquoi aller au-delà des conclusions de l'audit ? 'Parce que la situation a évolué et que la lecture des autorités politiques est différente', a ajouté la conseillère d'Etat.
Malgré l'audit, les frictions ont persisté et de nouvelles démissions sont tombées ces dernières semaines. 'Cette situation met en péril le fonctionnement de l'HEMU. On devait prendre des décisions rapides pour calmer les tensions internes, éviter de nouvelles démissions voire rediscuter avec des démissionnaires', a-t-elle ajouté.
La situation de crise a été provoquée par des tensions, en particulier entre le directeur général et des cadres de la Haute Ecole. Le rapport d'audit salue l'engagement intense d'Hervé Klopfenstein et son caractère charismatique et passionné, mais il reconnaît aussi son manque de communication et le fait qu'il a pu blesser des personnes par des propos 'désobligeants, voire plus'.
Collège transitoire
Dès le 12 mars, la direction opérationnelle de l'école sera assurée provisoirement par le Conseil des directrices et directeurs. Barbara Vauthey, cheffe du service des affaires universitaires du canton de Fribourg, dirigera ce collège. Le poste de directeur général sera redéfini et devrait être mis au concours au plus tard en juillet.
Plus globalement, les autorités politiques veulent aussi 'refonder durablement la gouvernance de l'institution'. Un groupe de travail, dont fait partie l'ancien recteur de l'Université de Lausanne Dominique Arlettaz, devra s'y atteler d'ici à l'été. Cette refonte 'fondamentale' concernera aussi le Conseil de fondation.
La Haute école de musique et Conservatoire de Lausanne (HEMU-CL) a une structure complexe. A ce stade, tout reste ouvert. 'Quelle décision doit être prise par qui ? Faut-il changer la forme juridique ?Je ne préjuge de rien', a dit M. Arlettaz.
Présent à la conférence de presse, le conseiller d'Etat fribourgeois Jean-Pierre Siggen a dit 's'associer pleinement aux mesures proposées pour améliorer la situation'. La ville de Lausanne 'appuie pleinement la démarche initiée par les cantons', a renchéri Michael Kinzer, le chef du Service culturel de la ville de Lausanne.
/ATS