Israël suspend sa coopération avec l'Unesco

Israël a décidé de suspendre sa coopération avec l'Unesco au lendemain d'un vote dénoncé dans ...
Israël suspend sa coopération avec l'Unesco

Israël suspend sa coopération avec l'Unesco

Photo: Keystone

Israël a décidé de suspendre sa coopération avec l'Unesco au lendemain d'un vote dénoncé dans l'Etat hébreu comme déniant le lien historique millénaire entre les juifs et Jérusalem. Israël accuse même l'Unesco d'apporter un 'soutien immédiat au terrorisme islamiste'.

Dans une lettre adressée vendredi à la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova et publiée sur Twitter, le ministre israélien de l'éducation Naftali Bennett annonce la suspension par la commission israélienne de l'Unesco de 'toutes ses activités professionnelles avec l'organisation internationale'.

En réponse, le président du Conseil exécutif de l'Unesco, Michael Worbs, a dit espérer que les résolutions sur Jérusalem ne seraient pas soumises à un vote formel mardi, comme prévu, mais reportées pour 'donner une chance au dialogue'. 'L'Unesco a toujours réussi à trouver des décisions consensuelles sur le Moyen-Orient, mais depuis 2010, c'est devenu de plus en plus difficile', a-t-il observé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait critiqué jeudi deux projets de résolution sur la 'Palestine occupée' qui seront soumis mardi à l'Unesco. Il estime que l'instance de l'ONU pour la culture avait 'perdu le peu de légitimité qui lui restait'.

Les textes, présentés par plusieurs pays arabes, ont été adoptés en commission avec 24 voix pour, six contre, 26 abstentions, et deux absents, selon des participants. Mais pour être adoptés définitivement, ils doivent être soumis au vote du Conseil exécutif.

Ces projets de résolution visent 'à sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est', la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, selon une copie transmise à l'AFP. Ces termes, ainsi que la référence à Israël comme 'puissance occupante', sont les mêmes que ceux utilisés lors d'une précédente résolution adoptée mi-avril.

Déni d'histoire

Israël avait alors regretté que le texte 'nie le lien historique entre le peuple juif et le mont du Temple', un site sacré de Jérusalem, en privilégiant notamment les termes arabes (Esplanade des Mosquées) pour désigner le site.

M. Netanyahu a estimé jeudi que les nouvelles résolutions niaient toujours le lien d'Israël avec le mont du Temple. 'Dire qu'Israël n'a pas de lien avec le mont du Temple et le Kotel (mur des Lamentations) c'est comme dire que les Chinois n'ont pas de lien avec la muraille de Chine ou les Egyptiens avec les pyramides', a-t-il déclaré.

Contrairement au texte d'avril, la nouvelle résolution 'affirme l'importance de la Vieille Ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes', a fait valoir une source diplomatique palestinienne.

Inquiétudes

Les Palestiniens se sont félicités, eux, de l'adoption en commission de ces textes 'qui reflètent l'engagement de la majorité des Etats membres aux principes de l'Unesco'.

En revanche, 'les Etats-Unis se sont opposés avec force à ces résolutions', a condamné le département d'Etat à Washington.

'Nous avons dit clairement notre profonde inquiétude devant ces résolutions récurrentes et politisées qui ne font rien pour produire des résultats constructifs sur le terrain et nous estimons qu'elles ne devraient pas être adoptées', a dénoncé le porte-parole Mark Toner.

Dette

Lorsque la Palestine avait été admise à l'Unesco, en octobre 2011, Israël et les Etats-Unis avaient cessé de verser leur contribution financière. La dette des Etats-Unis s'élèverait depuis à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Les deux pays avaient perdu en novembre 2013 leur droit de vote à la Conférence générale de l'Unesco, qui se réunit tous les deux ans pour fixer le budget et le programme de l'organisation. En revanche, les Etats-Unis sont restés membres du Conseil exécutif, sorte de conseil d'administration de l'Unesco qui veille à la mise en application des programmes décidés par la Conférence générale.

En octobre 2015, le secrétaire d'Etat John Kerry était venu à Paris demander que son gouvernement soit réélu au sein de l'organe exécutif de l'Unesco.

/ATS


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