Le Jura perd une figure de son Histoire. Marcel Boillat est mort dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 90 ans. Enfant de Courtételle, il est décédé à l’hôpital de Ciudad Real, en Espagne, puis a été inhumé lundi dans son village d’adoption de Daimiel.
Militant jurassien, Marcel Boillat a été le cofondateur du Front de libération jurassien en 1962. Avec le FLJ, il a mené des actions de vandalisme, marquant la révolte face au canton de Berne durant les années de lutte pour l’indépendance du Jura. Des fermes ont notamment été incendiées aux Franches-Montagnes. Ces terrains agricoles avaient été acquis par l’Etat bernois et revendus à la Confédération. L’armée suisse envisageait d’y construire une place d’armes.
Arrêté en 1964, Marcel Boillat a été condamné en 1966 à huit ans d’emprisonnement. En 1967, il est parvenu à s’évader de la prison de Crêtelongue, en Valais, puis s’est rendu en Espagne. Le général Franco a refusé de l’extrader et lui a offert l’asile politique. Marcel Boillat s’est ainsi installé dans le village de Daimiel et s’est engagé dans le commerce de denrées alimentaires. A sa retraite, il s'est adonné à la peinture. Le militant est revenu à quelques reprises dans le Jura. Sa dernière apparition dans la région remonte à novembre 2019. Il avait accompagné des opposants à l’implantation d’éoliennes lors d’une conférence de presse sur les hauteurs de Delémont. /rch
Secrétaire général du Mouvement autonomiste jurassien et rédacteur en chef du Jura Libre, Pierre-André Comte rend hommage à Marcel Boillat :