Après plus de 200 ans d’absence, un castor a été signalé début août sur la Sorne à Delémont. Un petit événement pour les défenseurs de la nature qui appellent à une gestion des cours d’eau plus adéquate
Le castor aurait fait tout récemment son retour dans le Jura. Après plus de 200 ans d'absence, un individu a été aperçu début août sur les berges de la Sorne en ville de Delémont. Selon Pro Natura Jura, les derniers constats de sa présence remonteraient à 1705 sur la Birse. Bien que peu surprenant du fait de sa présence sur la Birse à Bâle-Campagne, son retour est perçu comme un petit événement par les défenseurs de la nature parce que sa route pour revenir dans les contrées jurassiennes a longtemps été semée d'embûches.
Un retour jusque-là semé d'embûches
« Il avait été exterminé il y a plus de 200 ans avant d’être réintroduit sur le plateau suisse entre les années 50 et 70. Mais la chaîne jurassienne constituait un obstacle. Et depuis le Rhin, il y avait jusqu’en 2018 à Laufon un barrage infranchissable qui a été réaménagé avec une passe à castor, ce qui a ouvert la voie à la colonisation de la rivière », rappelle Marc Tourrette, responsable des réserves à Pro Natura Jura.
« Laisser 10 à 20 mètres de rives de chaque côté »
L’association appelle désormais les communes et responsables politiques à tenir compte du retour de l’animal dans leur gestion des cours d'eau, notamment en évitant l’aménagement d’infrastructures trop près des berges. « Le castor creuse des terriers dans la berge, si on y fait passer une piste cyclabe ou un chemin agricole, elle peut s’effondrer. Il faudrait 10 à 20 mètres de rives de chaque côté », insiste Marc Tourrette.
Le castor présente de nombreux bienfaits selon Marc Tourrette
La question de la piste cyclable à Grandgourt
Si Pro Natura Jura salue les travaux de revitalisation de certains cours d’eau déjà effectués ou en cours dans le Jura, elle regrette la récente création de la piste cyclable à Grandgourt, trop proche de l’Allaine à son goût.
Marc Tourette : « C’est ce genre d’aménagement qu’il faut éviter à l’avenir »
Du côté de l’Office jurassien de l’Environnement, le son de cloche est différent au sujet de l’aménagement de la piste cyclable au bord de l’Allaine. L’inspecteur de la faune, Amaury Boillat, répond aux critiques de Pro Natura Jura. /comm-jpi-rch