Les célébrations du 23 juin vont bon train. Samedi matin, les militants se sont retrouvés à Boncourt autour du monument de Maurice Wicht. Le jeune homme est décédé en 1974 après avoir reçu une balle alors qu’il hissait un drapeau jurassien dans la nuit du 21 au 22 juin. Le Boncourtois était décédé quelques jours plus tard. Le tireur a toujours affirmé qu’il avait cru à un cambrioleur. Pour marquer le coup, les autorités communales étaient représentées tout comme le Mouvement autonomiste jurassien, par son président Laurent Coste. Pour se souvenir de cette époque, Dominique Hubleur a aussi pris la parole. L’ancien militant a souhaité rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie pour leur idéal. En 1974, Dominique Hubleur était un jeune autonomiste de 19 ans. Membre du Bélier, il n’a pas connu personnellement Maurice Wicht. Mais lui aussi, cette nuit-là, avait reçu des plombs alors qu’il installait un drapeau jurassien en haut d’un mât. L’Ajoulot se souvient d’ailleurs d’autres coups de feu avaient été tirés en Ajoie.
« Ça aurait pu très très mal tourner », se souvient Dominique Hubleur. Mais à l’époque le jeune militant n’avait pas conscience des risques encourus : « On était pris dans le feu de l’action. » Le Bruntrutain regrette que le souvenir de Maurice Wicht disparaisse. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a mis sur pied cet hommage et souhaite qu’à l’avenir les jeunes générations en apprennent davantage sur l’histoire jurassienne et sur le « sacrifice de gars comme Maurice Wicht et Christophe Bader ».
Dominique Hubleur : « Il suffisait d’une étincelle pour que ça parte mal. »
Une émotion toujours vive
Le cousin de Maurice Wicht était lui très ému samedi matin. Le conseiller communal Michel Maitre a pris la parole pendant cet hommage. Le Boncourtois peine encore à comprendre qu’on puisse mourir pour « défendre un idéal de liberté ». Alors âgé de 12 ans, Michel Maitre se souvient bien de cette période.
Michel Maitre : « C’est une blessure au cœur que j’ai. »
Le souvenir d’André Bélet
André Bélet était aussi présent samedi matin. Le militant avait lui aussi reçu une balle à Courtemaîche la même nuit alors que des membres du Bélier arrachaient des affiches probernoises. Pour fuir, il s’était élancé sur la route et une voiture l’avait happé. Grièvement blessé, l’Ajoulot avait partagé la même chambre à l’hôpital que Maurice Wicht. C’est avec beaucoup d’émotion qu’il s’est replongé dans ses douloureux souvenirs. A l’époque, l’homme avait conscience que « ça sentait la poudre ».
André Bélet : « Je sentais que ça allait mal tourner. »
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