Le nouvel horaire CFF ne passe toujours pas en Suisse occidentale

Les inquiétudes et la colère des élus de l'ouest de la Suisse restent vives suite à l'introduction ...
Le nouvel horaire CFF ne passe toujours pas en Suisse occidentale

Les élus de l'ouest de la Suisse se mobilisent pour le rail

Photo: KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

Les inquiétudes et la colère des élus de l'ouest de la Suisse restent vives suite à l'introduction du nouvel horaire CFF 2025. Réunis vendredi à Genève à l'initiative de l'Alliance des villes, des élus municipaux, cantonaux et fédéraux ont exigé le rétablissement immédiat des liaisons directes de la ligne du Pied du Jura.

« Nous appelons le Conseil fédéral, l'office fédéral des transports et les CFF à trouver des solutions rapidement et à réunir les partenaires autour de la table », a indiqué Brenda Tuosto, coordinatrice de l'Allliance, mais aussi conseillère nationale (PS/VD) et municipale à Yverdon.

Entré en vigueur le 15 décembre dernier, le nouvel horaire CFF a pour conséquence la quasi-suppression des liaisons directes aux heures creuses entre le Pied du Jura et Genève, a rappelé l'Alliance des villes. A cela s'ajoute une augmentation de la durée des trajets entre la Suisse occidentale et les autres régions du pays. La communication sur ce point n'a pas été bonne, déplore Mme Tuosto.

Des revendications « réalisables » selon le maire de Delémont

Aujourd’hui, il faut généralement compter deux changements de voies depuis Delémont, et même trois depuis Porrentruy avec 2 changements de quais. Un véritable gymkhana pour les voyageurs qui se rendent au bout du Lac. « Il est absolument nécessaire de se battre », a souligné au micro de Radio-Lac le maire de Delémont, Damien Chappuis, qui a fait partie de la délégation du jour. Selon le Jurassien, cette mobilisation a permis de montrer à la Berne fédérale que ces revendications « ne sont pas utopiques, mais réalisables ».

Damien Chappuis :

« Ce démantèlement progressif est inacceptable », a souligné pour sa part Christina Kitsos, maire de la Ville de Genève. Glenda Gonzalez Bassi, maire de la Ville de Bienne, a insisté sur l'importance du réseau ferroviaire pour la solidarité nationale. Elle déplore le message que ce nouvel horaire envoie aux populations des périphéries, prétéritées par rapport aux grands centres urbains.

Relégués

Ces péjorations mettent à mal les efforts de collectivités en faveur d'un report modal, selon l'Alliance des villes. Plusieurs élus ont aussi mis en lumière les conséquences négatives de ce nouvel horaire sur l'attractivité économique pour leur région. Granges (SO), qui accueille des entreprises, n'a ainsi plus de liaisons directes avec les aéroports de Zurich et de Genève.

« On a le sentiment d'avoir été relégué », a affirmé Mme Tuosto. La récente annonce de l'OFT sur un surcoût de 14 milliards pour consolider l'infrastructure CFF à l'horizon 2035 a ajouté une couche d'incertitude. Craignant que le nouvel horaire et que les temps de parcours allongés ne deviennent la norme, les élus demandent désormais des garanties.

Ces garanties concernent notamment la pérennisation des liaisons directes aux heures de pointe entre le Pied du Jura et Genève. Par ailleurs, le changement quai à quai à Renens (VD), doit être mis en place dans les plus brefs délais, estime l'Alliance des villes.

Quai à quai

Les CFF ont immédiatement réagi après la mobilisation de vendredi, affirmant comprendre les revendications de l'Alliance des villes. Ils partagent ainsi la volonté des cantons de réintroduire dès que possible une liaison directe entre Genève et l'Arc jurassien, relèvent-ils.

S'agissant des correspondances à Renens, des aménagements d’aiguillages sont nécessaires, rappellent les CFF. Il s’agit de travaux d’ampleur. La mise en service de ces installations pourrait avoir lieu au plus tôt à l’horizon 2030. En attendant, les CFF vont tester, peut-être en mars, la mise en place de correspondances quai à quai de manière ponctuelle.

/ATS-gtr

 

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