Attaque djihadiste à Ouagadougou: deux Suisses tués

Deux Suisses, dont l'ex-président de La Poste Jean-Noël Rey, figurent parmi les 29 victimes ...
Attaque djihadiste à Ouagadougou: deux Suisses tués

Attaque djihadiste à Ouagadougou: deux Suisses tués

Photo: Keystone

Deux Suisses, dont l'ex-président de La Poste Jean-Noël Rey, figurent parmi les 29 victimes de l'attaque perpétrée vendredi soir par Al Quaïda contre un grand hôtel de Ouagadougou. Le Burkina Faso a décrété un deuil de trois jours.

Les corps de trois djihadistes ont été identifiés, tous des hommes, selon le ministre de la sécurité intérieur Simon Compaoré, qui a précisé que les assaillants étaient 'très jeunes', d'après les témoignages recueillis.

'Le plus âgé ne doit pas avoir plus de 26 ans', a-t-il déclaré. Une source sécuritaire avait auparavant évoqué la présence d'au moins quatre djihadistes, dont deux femmes.

Victimes valaisannes

Dans un bilan publié samedi soir, M. Compaoré a fait état de 29 tués et une trentaine de blessés. Par ailleurs, '176 personnes ont pu être secourues', a-t-il dit. Parmi les rescapés figure le ministre du travail Clément Sawadogo.

Outre l'ancien patron de La Poste et ancien conseiller national Jean-Noël Rey (PS/VS), l'ancien député socialiste valaisan Georgie Lamon a également été tué. Les deux hommes se trouvaient au Burkina Faso pour inaugurer la cantine d'une école financée par l'association Yelen créée par M. Lamon.

Six Canadiens et deux Français figurent également parmi les victimes, a précisé le Quai d'Orsay. Dimanche matin, le Département d'Etat a annoncé que l'attaque avait aussi coûté la vie à un citoyena méricain. Il s'agit d'un bénévole qui vivait près de Ouagadougou, selon l'organisation chrétienne Sheltering Wings avec qui il collaborait. Au moins cinq Burkinabés ont aussi été tués.

Hôtel prisé des Occidentaux

L'attaque djihadiste visait l'hôtel Splendid et le café-restaurant Cappuccino voisin, prisés des Occidentaux et des soldats français déployés dans le pays dans le cadre de l'opération Barkhane pour lutter contre les djihadistes au Sahel.

Elle a été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) au nom d'Al Mourabitoune, le groupe du djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar qui lui a fait allégeance. Ce groupe était déjà impliqué dans l'attaque menée en novembre contre un hôtel de Bamako, au Mali, qui avait fait 20 morts.

L'attaque de Ouagadougou signale une expansion des opérations de la mouvance islamiste dont les groupes forgent de nouvelles alliances pour apparaître plus visibles, en écho à la montée en puissance de l'Etat islamique (EI) au Moyen-Orient.

Condamnation de Burkhalter

'La situation que nous vivons depuis hier au Burkina Faso est une situation inédite', a déclaré le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, qui s'est rendu sur les lieux. Il a dénoncé des 'actes ignobles et lâches'.

A Berne, Didier Burkhalter a 'condamné cet acte terroriste avec la plus grande fermeté'. 'Nous remercions les autorités des pays qui sont intervenus pour mettre fin à ces actes de violence et nous demandons que tout soit entrepris pour retrouver et juger les auteurs de ces attentats', a dit le conseiller fédéral dans un communiqué.

Selon le récit d'une survivante du Cappuccino, ceux qui y dînaient ont d'abord pris les tirs et les explosions pour des pétards, avant que deux hommes armés, entièrement vêtus de noir et brandissant des fusils d'assaut AK-47, ne fassent irruption en tirant au hasard.

Les tirs ont duré 'longtemps'

Les tirs ont duré 'longtemps', a déclaré une survivante slovène. 'Ils n'arrêtaient pas d'aller et venir dans le Cappuccino. On pensait que c'était fini et alors ils revenaient et tiraient sur plus de gens. Ils revenaient pour voir si les Blancs bougeaient et alors ils tiraient à nouveau sur eux', a-t-elle ajouté.

Aux premières heures de samedi, les forces de sécurité du Burkina Faso, appuyées par les forces françaises et américaines, sont entrées dans le Splendid. Leur progression a été freinée, les djihadistes ayant piégé à l'explosif les accès aux étages supérieurs de l'établissement.

Selon un journaliste de Reuters, les affrontements les plus durs ont pris fin après une période de tirs nourris et d'explosions qui semble s'être centrée sur le Cappuccino samedi matin. Les tirs sporadiques ont ensuite continué toute la matinée.

/ATS


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