Testé en Suisse, le satellite CHEOPS va subir de nouveaux essais à l'étranger avant d'être acheminé en Guyane française pour y être lancé. Equipé d'un télescope d'observation des exoplanètes développé à Berne, il transporte aussi des dessins d'enfants présentés lundi.
CHEOPS (CHaracterizing ExOPlanets Satellite) a été soumis à des tests de vibration chez Ruag Space à Zurich. Il s'agit de sa dernière visite en Suisse avant son lancement dans ce qui constitue la première mission d'Agence spatiale européenne (ESA) à être placée sous commandement helvétique.
2700 dessins réduits 1000 fois
Une cérémonie a marqué lundi à Zurich la présentation des 2700 dessins d'enfants des pays membres de l'ESA. Choisis parmi 8000 dessins envoyés des quatre coins de l'Europe, ils ont été gravés sur des plaquettes en titane en version 1000 fois plus petite que leur original. Une technique mise au point par une haute école spécialisée bernoise a rendu possible ce tour de force.
'Notre but était d'enthousiasmer la relève pour la recherche spatiale, d'où l'idée des dessins d'enfants', explique à Keystone-ATS l'astronome Willy Benz, professeur à l'Université de Berne. Le chercheur est fortement impliqué dans la mission CHEOPS. Il espère que les enfants qui ont envoyé leurs dessins vont aussi suivre la mission sur le site en ligne du projet.
La Suisse, 'une nation spatiale'
La cérémonie a eu lieu en présence du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Le ministre de l'économie a souligné l'importance du secteur spatial pour la Suisse en tant que pôle scientifique, économique et d'innovation. 'La Suisse est une nation spatiale!', a-t-il conclu dans une allusion à cette opération conjointe entre l'ESA, l'Université de Berne et un consortium industriel international.
Dévoilant deux plaques de titane comportant les dessins gravés en version miniature, M. Schneider-Ammann a insisté sur la nécessité d'encourager la relève en mathématiques, informatique, sciences naturelles et en technique.
Le satellite va désormais être envoyé aux Pays-Bas, puis en Espagne pour y subir de nouveaux tests. Il arrivera en Guyane française début 2019 où il doit être lancé par une fusée Soyuz au cours du premier semestre de l'an prochain. CHEOPS sera placé en orbite à 700 km autour de la terre.
Exoplanètes analysées en détail
Sa mission ne visera pas à découvrir de nouvelles exoplanètes, (planètes issues de systèmes stellaires éloignés), 24 ans après la découverte de la première du genre par Didier Queloz et Michel Mayor, de l'Université de Genève, en 1995. Elle doit récolter des données sur les exoplanètes déjà connues.
Leur atmosphère ainsi que le rapport entre leur masse et leur forme seront analysés afin de découvrir si elles sont composées de roche, de glace ou de gaz. Ces informations permettront de déterminer celles qui feront l'objet de recherche sur d'éventuelles traces de vie, lors de missions futures. CHEOPS sera capable de fonctionner durant 3 ans et demi au minimum.
/ATS