Enlèvement d'une Suissesse au Mali: la piste djihadiste confirmée

L'enlèvement d'une Suissesse à Tombouctou au Mali a été mené par des 'sous-traitants' d'Al-Qaïda ...
Enlèvement d'une Suissesse au Mali: la piste djihadiste confirmée

Enlèvement d'une Suissesse au Mali: la piste djihadiste confirmée

Photo: Keystone

L'enlèvement d'une Suissesse à Tombouctou au Mali a été mené par des 'sous-traitants' d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, a affirmé dimanche une source de sécurité malienne. De leur côté, les autorités ont indiqué n'avoir aucune information sur son sort.

'L'enlèvement de la ressortissante suisse a été minutieusement préparé. Nous savons maintenant que, dans un premier temps, ce sont des sous-traitants d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui ont mené l'opération', a indiqué une source de sécurité à Tombouctou. 'C'est fort probable que l'otage soit restée la nuit un moment à Tombouctou, avant d'être sortie habilement de Tombouctou le matin', a ajouté la même source.

Enquête ouverte

'On n'a pas de nouvelle depuis l'enlèvement', a dit le procureur Boubacar Sidiki Samaké interrogé samedi soir par la télévision publique ORTM. La Bâloise revendique sa foi chrétienne et est très impliquée dans les actions sociales. En 2012, elle avait été libérée une dizaine de jours après son enlèvement grâce à une médiation du Burkina Faso. Elle vit depuis plusieurs années à Tombouctou.

'Nous avons déjà ouvert au parquet une enquête sous le fait d'enlèvement de personne, en attendant que tous ces éléments soient assez précis et que nous puissions confirmer qu'il s'agit d'un enlèvement de personne ou d'une prise d'otage en relation avec une entreprise terroriste', a-t-il précisé.

L'enlèvement n'a pas été revendiqué, mais la piste djihadiste est privilégiée, avait affirmé vendredi une source militaire malienne. Il s'agit du premier enlèvement d'Occidental au Mali depuis celui de deux journalistes de la radio RFI, assassinés par leurs ravisseurs le 2 novembre 2013 à Kidal (nord-est).

Selon le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), la représentation helvétique sur place est en contact avec les services publics locaux. Il a par ailleurs organisé une task force qui travaille de concert dans ce dossier avec l'Office fédéral de la police (fedpol).

Deux autres otages

Des nombreux étrangers enlevés ces dernières années au Mali par des groupes djihadistes, seuls deux restent officiellement en captivité. Il s'agit d'un Sud-Africain et d'un Suédois, retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis leur rapt à Tombouctou en 2011.

Le nord du Mali est tombé, en mars-avril 2012, sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi et Ansar Dine, après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les organisations djihadistes ont été dispersées et en grande partie chassées à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de Paris, d'une intervention militaire internationale. Cette dernière se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le gouvernement malien, les groupes qui le soutiennent et l'ex-rébellion de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Etat d'urgence

Le pays est d'ailleurs sous état d'urgence jusqu'au 31 mars. Il s'agit d'une mesure prise pour dix jours, à la suite de l'attentat djihadiste contre un grand hôtel de Bamako le 20 novembre (20 morts, dont 14 étrangers, outre les deux assaillants), puis reconduite le 22 décembre à titre préventif.

Dans son rapport sur le Mali en décembre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité de récentes avancées dans l'application de l'accord de paix. Mais il a déploré une 'intensification des activités des groupes extrémistes et des réseaux de criminalité organisée, en particulier à Tombouctou et à Bamako'.

/ATS


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