Aucun Suisse n'a probablement rencontré Fidel Castro aussi souvent que le professeur émérite de sociologie et ancien conseiller national socialiste Jean Ziegler. Le Genevois a été le seul rapporteur spécial des Nations-Unies que le régime a accueilli.
Jean Ziegler s'était encore exprimé en juin dernier à la télévision nationale cubaine. Il a au total rencontré neuf fois Fidel Castro entre la fin des années 1960 et 2006. 'J'ai été plusieurs fois chez lui à la maison', a-t-il expliqué samedi à l'ats.
Il n'était cependant pas seulement en contact avec le père de la Révolution et ancien chef d'Etat. Le sociologue genevois s'était exprimé à l'Académie des sciences, et s'était aussi rendu en 2007 dans l'Etat insulaire communiste dans son rôle de rapporteur spécial de l'ONU.
En juin dernier, une rencontre avec Fidel Castro n'a pas été possible à cause de l'état de santé de celui-ci. Le Suisse (82 ans) a été invité à prononcer un discours à la télévision nationale.
Il est convaincu qu'il s'agissait d'une initiative de l'ancien dirigeant cubain: 'Il n'avait certes plus de compétence dirigeante depuis longtemps, mais il avait encore une influence comme autorité et éminence grise'.
Rhétorique et quotidien
Quant à savoir s'il se rendra à la cérémonie officielle, Jean Ziegler entendait se décider ce week-end. Il s'est déjà entretenu par téléphone avec l'ambassade cubaine samedi matin.
'Fidel n'était pas un ami proche', explique Jean Ziegler, pour qui on n'entretient pas de relations amicales proches avec des chefs d'Etat. Sa relation avec Fidel Castro était avant tout celle d'un intellectuel de gauche anti-impérialiste et européen avec un chef de la Révolution.
Jean Ziegler ne formule que des louanges à l'égard de Fidel Castro. Pour l'homme, souligne-t-il, pas pour le chef d'Etat. Il était 'extrêmement chaleureux', curieux, ouvert et simple, décrit-il.
/ATS