La franchise minimale de l'assurance maladie devrait augmenter de 300 à 500 francs, selon le président de la faîtière santésuisse. Heinz Brand appelle à une plus forte participation aux coûts des assurés.
La franchise de base avait été fixée à 150 francs en 1996, lors de l'introduction de l'assurance obligatoire. Elle a depuis été relevée deux fois, la dernière il y a plus de dix ans.
L'assurance des soins doit redevenir une assurance, et arrêter d'être un 'self-service' utilisé pour des peccadilles, a lancé mardi devant les médias à Berne le patron du conseil d'administration de l'organisation des caisses maladie, tirant le bilan de ses 100 premiers jours en fonction. Un plan d'action intensif s'avère nécessaire pour éliminer les bourrelets du système de santé.
L'initiative populaire lancée récemment pour exiger le remboursement des abonnements de fitness montre bien que le projet originel d'une assurance sociale est passé aux oubliettes, a déploré celui qui est aussi conseiller national (UDC/GR), selon la version écrite de son discours. Et de souhaiter une responsabilisation plus grande des payeurs de prime.
1,1 milliard de plus par an
Heinz Brand mise sur d'autres recettes pour freiner la hausse des dépenses, qui atteint dans l'assurance de base plus de 1,1 milliard de francs par an en moyenne. Il réclame la libéralisation des tâches assurées par les cantons, notamment au niveau hospitalier.
Les autorités cantonales déterminent actuellement le nombre d'hôpitaux et leur offre, valident leurs tarifs et financent en partie leurs prestations. Tout cela entrave la concurrence et renchérit le système de santé.
Le président du conseil d'administration de santésuisse soutient les examens de qualité effectués dans les hôpitaux, cliniques et chez les autres prestataires. Ces enquêtes améliorent la transparence, ce qui crée davantage de concurrence et permet aux patients de choisir librement où ils désirent se faire soigner.
'Pas question de payer plus'
Les idées du conseiller national UDC irritent la Fédération suisse des patients. La Suisse est déjà le pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans lequel la part la plus importante des coûts de la santé est assumée directement par les assurés, souligne l'organisation.
Les patients helvétiques se distinguent donc déjà par leur responsabilisation. Il serait inacceptable d'alourdir la charge financière qu'ils supportent, s'emporte la fédération.
Pas question non plus de retirer des compétences aux cantons dans la gestion des hôpitaux. Cela ne ferait qu'encourager la fermeture ou la privatisation des établissements régionaux, et restreindrait l'accès aux soins, notamment les urgences, des habitants des campagnes.
/ATS