La police a dispersé samedi après-midi à Altdorf un rassemblement non autorisé de plusieurs centaines d'opposants aux mesures anti-Covid. La situation s'est quelque peu tendue avec un groupe de sonneurs de cloches près du monument de Guillaume Tell.
Les manifestants s'étaient retrouvés peu avant midi dans le chef-lieu uranais. Certains portaient de petites pancartes, la plupart se tenant autour du monument. Les forces de police, venues de plusieurs cantons et préparées à une intervention, leur ont demandé à plusieurs reprises de quitter les lieux et ont annoncé des contrôles d'identité.
Les manifestants - au nombre de 500, selon la police - ont quitté la place après quelques huées puis sont revenus peu après. Vers 14h00, une colonne de manifestants masqués et habillés de noir est apparue. 'Nous pleurons la liberté', pouvait-on lire sur un panneau. Un haut-parleur diffusait le Requiem de Mozart.
Ultimatum
La police a alors lancé un ultimatum, exigeant la dispersion du rassemblement dans les deux minutes. La plupart ont obtempéré, mais un petit groupe est resté sur place et s'est fait contrôler par la police.
La manifestation n'en était pas pour autant finie: un groupe de sonneurs de cloches s'est réuni autour du monument de Tell sous les applaudissements de la foule. Les forces de l'ordre ont alors fait usage de gaz lacrymogène et l'ambiance s'est tendue.
Les protestataires se sont ensuite rendus dans une ferme à l'extérieur de la localité, où les organisateurs avaient à l'origine prévu un rassemblement.
Personne n'a été arrêté, a indiqué la police uranaise en tirant son bilan. Des mesures d'éloignement notamment ont été prises contre quelque 180 personnes. Deux personnes qui n'ont pas respecté ces mesures ont été dénoncées. Il n'y a pas eu de dégâts.
Accès à la ville contrôlés
Les opposants aux mesures anti-Covid avaient lancé des appels à une grande manifestation samedi à Altdorf. Ils espéraient 10'000 personnes. Mais les autorités uranaises n'ont pas autorisé le rassemblement, car l'obligation à porter le masque est difficile à faire respecter dans ce genre d'occasion.
En dépit de l'interdiction, il y a eu des appels à manifester. La police a donc procédé à des contrôles sur les routes d'accès à Altdorf ainsi que dans les transports publics. Une centaine d'expulsions ont été prononcées.
Le canton d'Uri connaît en ce moment un taux d'infection au Covid-19 très élevé. Le gouvernement cantonal avait qualifié vendredi la situation épidémiologique de 'préoccupante'.
/ATS