La politique genevoise contre la précarité doit évoluer

Le département genevois de la cohésion sociale a présenté mardi les grandes lignes de sa politique ...
La politique genevoise contre la précarité doit évoluer

La politique genevoise contre la précarité doit évoluer

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le département genevois de la cohésion sociale a présenté mardi les grandes lignes de sa politique de lutte contre la précarité. Plusieurs objectifs ont été fixés pour renforcer le système social, dont certaines failles ont été mis en lumière par la crise sanitaire.

Il en va ainsi des indépendants. Avant la pandémie de Covid-19, l'Hospice général traitait une très petite minorité de dossiers concernant ces personnes. La crise sanitaire a tout changé. En mai dernier, 511 indépendants ont frappé à la porte de l'aide sociale. Ils étaient encore 365 à y être inscrits en décembre.

La crise sanitaire a également réduit les possibilités de reconversion ou de rebond. Les opportunités professionnelles sont plus difficiles à trouver, a relevé devant les médias le conseiller d'Etat genevois Thierry Apothéloz. Les petits boulots pour les étudiants ont aussi disparu, fragilisant la situation de certains.

Pour éviter que des personnes passent au travers des mailles du filet social, M. Apothéloz propose, comme première mesure, de simplifier le dispositif en vigueur à Genève. Aujourd'hui, les prestations s'empilent et les services qui s'occupent de la question ont chacun leur logique, rendant le système complexe.

Harmonisation nécessaire

'Nous devons travailler à harmoniser le dispositif', a poursuivi le magistrat, responsable du département de la cohésion sociale. Cette réforme devra aussi tenir compte de l'évolution du monde du travail caractérisée par une hausse des temps partiels non désirés, des contrats à durée déterminée et d'une exigence accrue de flexibilité.

Pour M. Apothéloz, il sera important d'impliquer les bénéficiaires de l'aide sociale dans la recherche de solutions, les responsabiliser. Il ne faut pas les infantiliser, a-t-il souligné. Les barèmes donnant droit aux prestations devront également être adaptés. Genève a pris du retard dans ce domaine par rapport au reste de la Suisse.

La prévention doit en outre être privilégiée. Il est essentiel, aux yeux de M. Apothéloz, de prendre en charge rapidement les personnes avant qu'elles tombent dans la grande précarité sans espoir de s'en extirper. 'Nous devons notamment travailler sur le surendettement'. Un projet de loi sur la question est en cours d'élaboration.

/ATS
 

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