Le contact entre des oiseaux sauvages et des volailles domestiques doit impérativement être évité. Alors qu'un nouveau cas de grippe aviaire, touchant cette fois un cygne, a été découvert à Estavayer, la Confédération étend ses mesures de prévention à toute la Suisse.
'Notre seul but est de protéger la volaille', a déclaré mardi devant les médias à Berne Hans Wyss, directeur de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Pour y parvenir, les aviculteurs doivent alimenter et abreuver leur volaille dans un poulailler fermé, inaccessible aux oiseaux se trouvant à l'extérieur.
Si ces restrictions ne peuvent être appliquées, les animaux doivent être placés dans des locaux fermés ou des poulaillers munis d'un toit imperméable et de parois latérales fermées. Selon Lukas Perler, responsable du secteur lutte contre les épizooties de l'OSAV, ces mesures ne devraient pas poser problème aux éleveurs de volaille de rente.
Ils disposent déjà d'un système permettant d'éviter tout contact entre le cheptel domestique et les oiseaux sauvages. En revanche, ceux qui détiennent des poules pour le plaisir devront s'adapter.
20'000 exploitations
Au total, la Suisse compte environ 20'000 exploitations, incluant celui qui élève par exemple trois poules. 'Les personnes sont justement obligées de l'annoncer pour que l'on puisse voir où sont les risques', a indiqué Hans Wyss.
Les exploitants qui détiennent plus de 100 gallinacés doivent en outre consigner les animaux présentant des anomalies et des symptômes spéciaux. Enfin, l'ordonnance de l'OSAV, qui entre en vigueur mercredi et qui a effet jusqu'au 31 janvier 2017, précise aussi que les marchés, les expositions et autres manifestations présentant de la volaille sont interdits.
En Hongrie, en Croatie, en Allemagne ou encore en Autriche, où l'épidémie a également frappé, des cas de grippe aviaire ont par exemple été découverts au sein de la volaille de rente quelques jours après l'apparition du virus sur les oiseaux sauvages. Raison pour laquelle, il faut agir en amont, a rappelé Hans Wyss.
Car le virus est très contagieux. Si une bête est positive dans une exploitation, il faut abattre tout le groupe. Le virus se transmet par contact avec les déjections ou les fluides corporels.
Comment le détenteur remarque que ses bêtes sont touchées? Les poules périssent. Le virus peut entraîner jusqu'à 10-15% de décès par jour, a noté Lukas Perler.
Risque zéro jamais exclu
Le virus de la grippe aviaire de sous-type H5N8 a été diagnostiqué il y a une dizaine de jours. Pour l'heure, des centaines d'animaux ont été trouvés morts autour du lac de Constance.
A Lausanne deux oiseaux ont également été diagnostiqués avec le virus au bord du lac Léman. A Estavayer (FR), c'est un cygne tuberculé qui est décédé du virus H5N8 sur les rives du lac de Neuchâtel.
Malgé cette situation, il n'est pas nécessaire d'aller jusqu'à enfermer la volaille, si les consignes édictées par l'OSAV sont respectées, a souligné Lukas Perler. L'expérience de 2006, où la Suisse avait déjà été touchée par une épidémie de grippe aviaire, a montré que ces mesures étaient suffisantes.
Mais il faut rester prudent avec les comparaisons. Il y a dix ans, il s'agissait d'une autre souche, a rappelé Lukas Perler. Au final, même si l'aviculteur enferme sa volaille, il reste un contact indirect. Le risque zéro n'est jamais exclu.
/ATS