L'initiative AVSplus soumise au peuple le 25 septembre coûterait trop cher à la Suisse, a critiqué mardi le conseiller fédéral Alain Berset. Il défend son projet de réforme de la prévoyance vieillesse pour garantir le financement durable de l'assurance vieillesse.
Pour assurer le niveau des rentes et offrir des conditions de retraite dignes, deux solutions s'affrontent: l'initiative populaire 'AVSplus: pour une AVS forte' et la réforme initiée en 2012 par le Conseil fédéral.
Le conseiller fédéral Alain Berset a rappelé devant les médias la nécessité d'agir: si rien n'est fait, les déficits de l'AVS pourraient atteindre 7 milliards de francs d'ici 2030.
L'initiative veut relever les rentes de 10%. Le coût s'élèverait à 4,1 milliards de francs par an. Pour financer cela, les initiants proposent une hausse de 0,4% de cotisation de la part des salariés et autant des employeurs. Un retraité vivant seul recevrait ainsi 2400 francs de plus par année et un couple 4200 francs.
Pas tous gagnants
Pour le ministre des affaires sociales, tout le monde ne serait pas gagnant pour autant. Une partie des 12% des retraités qui reçoivent des prestations complémentaires ne verrait aucun changement, alors que 7% d'entre eux perdraient de l'argent. Ils ne recevraient plus la garantie minimale accordée par les cantons aux rentes AVS faibles.
De plus, les finances fédérales ne laissent aucune marge de manoeuvre pour augmenter la rente AVS, comme le demande le texte des syndicats et de la gauche, a ajouté Alain Berset.
Réforme équilibrée
Le conseiller fédéral préfère miser sur sa réforme 'équilibrée, qui garantit un financement à long terme'. Actuellement discuté au Parlement, le projet du gouvernement est mis sous pression par l'initiative. Il prévoit le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans, un financement complémentaire de l'AVS par une augmentation maximale de la TVA de 1,5 point et un abaissement du taux de conversion à 6%.
'Si ces trois principes sont respectés et que l'équilibre est assuré, la réforme parviendra à convaincre la majorité', au Parlement et devant le peuple, a estimé Alain Berset. Une partie de la droite aimerait aller plus loin et rêve de relever l'âge de la retraite.
Un 'oui' à l'initiative aurait des conséquences directes sur le projet de réforme, selon lui. L'initiative devant être appliquée d'ici janvier 2018, il devrait être rapidement remanié afin de le rendre conforme.
/ATS