Le MPC a placé deux ressortissants turcs sous mandat d'arrêt

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a placé sous mandat d'arrêt deux Turcs ayant ...
Le MPC a placé deux ressortissants turcs sous mandat d'arrêt

Le MPC a placé deux ressortissants turcs sous mandat d'arrêt

Photo: Keystone/PETER KLAUNZER

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a placé sous mandat d'arrêt deux Turcs ayant occupé des postes diplomatiques en Suisse. Ceux-ci auraient tenté de faire enlever un homme d'affaires suisse pour le livrer en Turquie. Ils sont aussi soupçonnés d'espionnage.

Le duo travaillait à l'ambassade de Turquie à Berne. Selon diverses indications, l'un était attaché de presse et l'autre deuxième secrétaire d'ambassade. Tous deux ont désormais quitté la Suisse.

Ces deux diplomates seront arrêtés s'ils remettent le pied sur sol helvétique, a indiqué à Keystone-ATS le MPC, confirmant des informations parues lundi dans des journaux du groupe Tamedia. Le MPC, s'il a délivré un mandat d'arrêt à l'échelle nationale, a renoncé à en émettre un sur le plan international, sans en expliquer les raisons.

Pas d'immunité

La procédure contre ces attachés diplomatiques court depuis mars 2017. Ils ne bénéficient d'aucune immunité, car les faits reprochés ne concernent en rien l'exercice de devoirs diplomatiques, a fait savoir il y a trois mois le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur requête du MPC.

Le duo est soupçonné, d'une part, de renseignement politique prohibé. Des actes d'espionnage auraient été commis dans le cercle de la communauté turque en Suisse. D'autre part, il aurait tenté de faire enlever un homme d'affaires suisse aux racines turques pour le compte d'un Etat étranger, soit la Turquie.

La victime serait un sympathisant du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis, aujourd'hui 'ennemi public numéro 1' d'Ankara, qui lui impute notamment la tentative de putsch de 2016. Le rapt avait été planifié un mois après ces événements.

Démenti turc

La Suisse est montée au créneau en mars dernier pour dénoncer ces actes d'espionnage et cette tentative de rapt. Le pays ne tolère 'sous aucun prétexte' de telles pratiques à l'intérieur de ses frontières, a dit la secrétaire d'Etat aux affaires étrangères Pascale Baeriswyl à un représentant du gouvernement turc.

Le ministère turc des Affaires étrangères a rejeté l'accusation selon laquelle des employés de son ambassade à Berne auraient planifié l'enlèvement. Il s'agit d'accusations infondées, a affirmé le porte-parole Hami Aksoy, cité par l'agence Reuters.

Depuis la tentative de putsch avortée en Turquie, la Suisse est déjà intervenue à plusieurs reprises auprès d'Ankara en raison d'activités d'espionnage présumées. Berne a expliqué 'lors de différentes prises de contact' avec des représentants d'Ankara que des activités de renseignement à l'encontre de la diaspora turque en Suisse sont inacceptables.

/ATS
 

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