Le PS veut renflouer le porte-monnaie des Suisses

Réuni samedi en congrès à Granges-Paccot (FR), le PS souhaite s'imposer comme le parti du pouvoir ...
Le PS veut renflouer le porte-monnaie des Suisses

Le PS veut renflouer le porte-monnaie des Suisses

Photo: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

Le PS souhaite s'imposer comme le parti du pouvoir d'achat en Suisse. Réunis samedi en congrès à Granges-Paccots (FR), les délégués socialistes ont décidé d'agir en priorité sur les loyers pour soulager le budget des ménages.

A huit mois des élections fédérales, la thématique du pouvoir d'achat n'a pas été choisie parce qu'elle 'fait bien dans une brochure électorale', a assuré la coprésidente du PS Mattea Meyer. Selon la Zurichoise, il en va du 'respect' des personnes qui se trouvent 'à court d'argent à la fin du mois'.

Entre une stratégie axée sur les rentes ou sur les loyers, la majorité des 550 délégués présents à Forum Fribourg a opté pour la seconde variante. Il reviendra désormais aux instances dirigeantes du parti d'imaginer une campagne en lien avec les loyers, en particulier le lancement éventuel d'une initiative populaire.

Contrairement aux retraites - initiative pour une 13e rente AVS, probable référendum au projet réforme du deuxième pilier -, 'il y a actuellement un vide' pour défendre des loyers abordables, a estimé Samuel Bendahan. Le vice-président vaudois du parti a insisté sur la nécessité d'agir contre 'le vol d'argent' dont se rendent coupables, selon lui, les grands propriétaires et les milieux immobiliers.

L'UDC attaquée

En cette année électorale, les socialistes ont aussi multiplié les attaques contre la droite, l'UDC en tête. Le coprésident Cédric Wermuth a estimé que la plus grande formation du pays se ralliait 'à chaque fois' du côté de 'lobbies avides', allant ainsi 'à l'encontre' des intérêts de la population.

'Le danger pour le pouvoir d'achat des Suisses ne porte pas un nom syrien ou portugais; il s'appelle (Marco) Chiesa, (Magdalena) Martullo, (Thomas) Aeschi et (Thomas) Matter', a lancé l'Argovien, en citant quelques pontes de l'UDC.

Dominé par des 'multimillionnaires', l'UDC est encore 'plus éloignée de la réalité de la majorité des gens' que le FC Winterthour ne l'est de la première place de Super League, a-t-il encore imagé avec une métaphore footballistique.

Première pour Baume-Schneider

Ce congrès a aussi permis aux délégués du parti de faire leurs adieux officiels à Simonetta Sommaruga, et d'entendre le premier discours de sa successeure au Conseil fédéral, Elisabeth Baume-Schneider.

La nouvelle cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) s'est longuement exprimée sur la politique migratoire, insistant sur 'la tradition humanitaire' suisse. 'On ne badine pas avec nos valeurs fondamentales', a-t-elle dit, évoquant la guerre en Ukraine, ainsi que le tremblement de terre en Turquie et Syrie.

La Jurassienne a mentionné sa volonté d'accélérer les procédures d'obtention de visa pour les victimes du séisme, en dépit des critiques et du 'risque politique'. De tels drames n'appellent pas de 'calculs électoraux, mais une réponse fidèle et courageuse', a-t-elle souligné.

Son poste vacant à la vice-présidence du PS a été attribué à Valérie Piller Carrard. La conseillère nationale fribourgeoise, qui était la seule candidate en lice, a mis en avant ses origines rurales et son 'bon sens terrien' pour mener à bien sa mission.

Mots d'ordre

Finalement, le PS a donné ses recommandations pour les votations fédérales du 18 juin. Il soutient, sans réserve et sans surprise, la loi sur la protection climat.

En revanche, le parti refuse la mise en oeuvre de l'impôt minimal prévu par l'OCDE. Si les socialistes saluent cet impôt (15% pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse les 750 millions d'euros), la répartition des recettes supplémentaires, estimées entre 1 et 2,5 milliards, leur pose problème.

Avec la répartition imaginée par la droite (75% pour les cantons, 25% pour la Confédération), l'argent sera 'peu redistribué' à la population, les inégalités entre cantons vont 'se creuser' et la concurrence fiscale sera 'attisée', ont affirmé les délégués qui se sont succédé à la tribune.

Les instances dirigeantes du parti auraient voulu laisser la liberté de vote, mais les délégués ont préféré que le PS s'oppose au projet.

/ATS
 

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