Le Tessin voit son plus grand glacier disparaître

Une fois de plus, le glacier du Basòdino, le plus grand du Tessin, a souffert cet été. D'ici ...
Le Tessin voit son plus grand glacier disparaître

Une fois de plus, le glacier du Basòdino, le plus grand du Tessin, a souffert cet été. D'ici 20 ans, il n'en restera rien, selon le glaciologue Giovanni Kappenberger, qui y effectue des mesures depuis un quart de siècle.

La chaleur du mois de juin a fait fondre rapidement la couche de neige protectrice, a expliqué à l'ats M. Kappenberger. Lorsque la glace est exposée au soleil aussi tôt dans la saison, la période de fonte est d'autant plus longue.

Depuis 25 ans, cet ancien collaborateur de la station MétéoSuisse de Locarno-Monti, glaciologue amateur et alpiniste, suit le glacier. Aujourd'hui à titre bénévole. Chaque automne, avant la nouvelle neige, le retraité y fore des trous de trois mètres pour planter à dix endroits des barres qui lui permettront de mesurer régulièrement le niveau de la glace.

Il s'est précisément rendu à la mi-août sur le glacier pour vérifier qu'elles étaient toujours en place: 'Il a fait si chaud cet été que je craignais qu'elles ne tombent. Je n'aurais alors eu aucune donnée en fin de saison'.

Depuis le début de ses mesures, le bilan du glacier du Basòdino est presque toujours négatif. Des dix dernières années, la couche de glace est passée de 30 à 20 mètres en moyenne. Il va disparaître, c'est sûr, 'tout comme pratiquement tous les glaciers de petite taille au cours des prochaines décennies', selon Giovanni Kappenberger.

Oeuvre de pionnier

Lorsqu'il a commencé ses mesures, il n'y avait pas encore au Tessin de suivi global d'un glacier. M. Kappenberger a appris la méthode lors de séjours dans l'Arctique au cours de ses études à l'EPFZ.

Il s'est également occupé pendant 35 ans des mesures du glacier de Claridenfirn (GL), dont on a fêté les 100 ans en 2014. Un suivi unique au monde, tant par sa durée que par sa précision dans le détail. En un siècle, le Claridenfirn a également perdu énormément en épaisseur, alors même que la région compte parmi les plus arrosées de Suisse.

Pour ce qui est du glacier glaronnais, le chercheur a désormais passé le relais à des plus jeunes. Mais il entend continuer à veiller sur celui du Basòdino. 'Les glaciers sont les meilleurs indicateurs du changement climatique', et il s'agit de pouvoir les montrer. Car selon lui, 'nous ne saisissons de loin pas tous les changements qui se produisent'.

/ATS
 

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