Le canton de Neuchâtel dispose enfin d'un budget 2018. Le Grand Conseil a adopté mardi soir par 92 voix contre 15 un budget avec un déficit de 38 millions de francs. La droite et la gauche ont trouvé un compromis entre baisse des charges et hausse des recettes.
L'adoption du budget met un terme à une crise institutionnelle. Tous les groupes politiques ont tiré à la même corde et soutenu dans son ensemble le projet de compromis émanant de la commission des finances. A gauche, plusieurs députés ont dit faire le poing dans leur poche.
Le canton a dû entamer l'année sans budget, le Grand Conseil n'ayant pas réussi à se mettre d'accord en décembre sur un projet prévoyant une perte de 50 millions. La droite avait alors jugé insuffisant le montant des économies.
L'absence de budget a contraint le gouvernement à ne pouvoir engager que des dépenses absolument nécessaires au fonctionnement de l'Etat. Cette situation a placé des institutions, notamment actives dans le domaine social, face à de graves problèmes de liquidités. Elle a aussi menacé l'emploi.
Budget issu de compromis
Cette nouvelle version du budget élaborée par la commission des finances a réuni la majorité des trois cinquièmes des députés - 69 sur 115 - nécessaire en raison de la dérogation au frein à l'endettement. Le Grand Conseil a procédé à un seul vote sur la dérogation au frein à l'endettement et sur le décret sur le budget.
Les intervenants ont relevé la dureté des mesures à prendre, mais ont estimé que le budget négocié était une meilleure solution que l'absence de budget. Pour le Conseil d'Etat, il était impératif et urgent de redonner un cadre à l'action de l'Etat et une légitimité parlementaire à sa conduite financière.
Mesures d'économies
Par rapport à celui de décembre 2017, le budget adopté par le Grand Conseil prévoit de nouvelles mesures d'économies par le biais de coupes dans les dépenses de l'Etat, avec par exemple une baisse de la masse salariale et des réductions de subventions destinées à des institutions.
L'enveloppe allouée par le canton à l'Université sera amputée d'un million de francs. Le budget repose aussi sur des augmentations ou des réévaluations de recettes fiscales des personnes physiques et des personnes morales. Il prévoit une hausse des taxes et émoluments de 5%.
/ATS