Le fondateur du Mouvement citoyen genevois (MCG), Eric Stauffer, annonce son retrait de la vie politique définitif d'ici à 18 mois au maximum. 'J'estime avoir fait mon temps', déclare-t-il dans un entretien diffusé dimanche par le Matin Dimanche.
'Cela fait onze ans que j'ai donné une énergie absolument démentielle à la chose publique', mais travailler quatorze heures par jour 'n'est pas compatible avec une activité professionnelle responsable', précise le député au Grand Conseil genevois.
L'élu s'est déjà retiré de cinq commissions. 'Je ne conserve que la commission des finances, dont j'ai la présidence jusqu'en septembre. Ensuite, je la quitterai' et son départ définitif de la politique interviendra dans les 18 mois au maximum.
'Le MCG doit se trouver les leaders de demain', explique M. Stauffer, qui ne se dit toutefois pas lassé de la politique. Il estime que le parti, qui compte vingt députés au Grand Conseil, un conseiller national et un conseiller d'Etat notamment, 'est en phase de consolidation'. Il est 'temps qu'il vole de ses propres ailes'. L'élu n'entend plus participer aux décisions du parti à partir de mars.
Deuxième force politique à Genève
'Fier' de ce qui a été réalisé avec le MCG, M. Stauffer remarque que le parti 'n'a pas de précédent dans l'histoire de notre pays'. Il rappelle que la formation anti-frontaliers, qu'il a fondée le 6 juin 2005 avec Eric Letellier, est devenue la deuxième force politique du canton dès les élections législatives de 2009. En 2013, le MCG progressait encore à 19,23% des suffrages et décrochait trois sièges de plus au Grand Conseil.
Le député règle au passage quelques comptes. 'Certains 'y a qu'à/faut qu'on' profitent des acquis des fondateurs du MCG sans en avoir le charisme et la compétence', relève le député, se désolant de devoir passer plus de temps à devoir expliquer la stratégie politique 'à l'interne qu'à l'externe'.
Des aspects négatifs de ses fonctions politiques, il retient aussi le 'saccage' de son commerce de produits pour cigarettes électroniques, 'dix fois en quatorze mois'. Il rappelle aussi les menaces, dont sa famille et lui ont été victimes, et de la protection policière, dont il bénéficie.
Au terme de son mandat de député, il veut se tourner vers son nouvel objectif. 'Mon activité professionnelle me passionne'. Il indique investir 'beaucoup d'argent et prendre beaucoup de risques' avec d'autres personnes dans une 'application de télécommunication qui devrait avoir un impact international'.
/ATS