Le ministre français de la Défense salue l'amitié franco-suisse

La Suisse et la France ont commémoré mardi à Fribourg les 500 ans de la Paix perpétuelle, traité ...
Le ministre français de la Défense salue l'amitié franco-suisse

Le ministre français de la Défense salue l'amitié franco-suisse

Photo: Keystone

La Suisse et la France ont commémoré mardi à Fribourg les 500 ans de la Paix perpétuelle, traité signé après la défaite des Suisses à Marignan. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et le conseiller fédéral Guy Parmelin ont participé aux festivités.

La cérémonie officielle s'est déroulée à l'Université de Fribourg devant une foule d'invités représentant les autorités fédérales, cantonales et communales, mais aussi judiciaires et religieuses.

La Confédération des 13 cantons et le roi de France François 1er ont signé la Paix perpétuelle le 29 novembre 1516 à Fribourg. L'accord a mis un frein aux ambitions suisses à l'étranger, a solidifié la cohésion des cantons, et a scellé les liens avec la France.

'Gagner la paix'

Ce traité est un authentique pacte d'amitié, qui confirme une relation bilatérale durable, a souligné Jean-Yves Le Drian. Il est 'unique' par sa longévité exceptionnelle: en dépit de certaines ruptures, le texte n'a jamais été dénoncé. Il est aussi 'atypique', car on n'y retrouve pas de volonté d'écraser la partie défaite.

Ce que cherchent alors les signataires, c'est 'gagner la paix', a commenté le ministre français. Et cela reste aujourd'hui un objectif majeur: les deux pays s'attachent à promouvoir la paix dans le monde, par des modes d'action distincts mais complémentaires, a-t-il ajouté.

'La Suisse n'a jamais confondu neutralité avec neutralisme, ni indépendance avec indifférence', a dit Jean-Yves Le Drian. Le nombre de crises réglées grâce à sa médiation témoigne de son engagement pour la paix et de 'l'impérieuse nécessité de lieux neutres, où le dialogue peut être maintenu malgré le fracas des armes'.

De son côté, Guy Parmelin a souligné que la France restait un partenaire privilégié de la politique étrangère de la Suisse. Elles partagent plus de 600 kilomètres de frontières, et près de 250 traités jalonnent leurs relations bilatérales, a-t-il souligné.

Avions et cybersécurité

Après la cérémonie, les deux ministres se sont rendus en vieille ville pour les honneurs militaires. Ils ont ensuite partagé un déjeuner de travail, lors duquel ils ont évoqué les relations bilatérales dans le domaine militaire.

Ils ont signé une lettre d'intention pour collaborer en matière de cybersécurité. 'Nous avons décidé d'agir ensemble contre cette menace qui est récente mais très forte, et qui peut perturber nos systèmes de sécurité respectifs mais aussi le fonctionnement des services publics et des entreprises', a expliqué M. Le Drian.

Au menu de l'entretien figuraient aussi la formation militaire et le système suisse de milice, ainsi que la coopération bilatérale pour les exercices aériens et la protection des frontières communes. M. Parmelin a informé M. Le Drian du processus en cours pour le futur achat d'un avion de combat par l'armée suisse. La France fait partie des intéressés, ayant à proposer le Rafale du fabricant Dassault.

'Un groupe de travail doit me fournir un rapport avec des recommandations au printemps prochain', a dit le conseiller fédéral. 'Nous ne sommes pas allés plus loin qu'une information réciproque.' Le passage du ministre français en Suisse s'est conclu par une visite d'une école de recrue d'aviation à Payerne (VD).

Pourquoi Fribourg

Le 500e anniversaire de la Paix perpétuelle s'accompagne de plusieurs spectacles, expositions et colloques. Une plaque commémorative a été inaugurée à Fribourg.

Pourquoi donc la ville de Fribourg s'est-elle retrouvée au coeur de l'événement historique de la Paix perpétuelle? Parce qu'elle était un partenaire privilégié de la France, qui la préférait à Berne, davantage liée aux Habsbourg, selon l'historien Michel Beretti.

Fribourg, seul canton romand sans frontière commune avec la France, était pourtant celui qui avait avec elle la relation la plus proche, a rappelé Thierry Steiert, syndic de la ville de Fribourg. Seul Etat à la fois catholique et francophone, c'était l'un des rouages les plus performants de la panoplie diplomatique de la France en Suisse.

/ATS


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