La population résidente suisse consacre moins d'argent aux repas et boissons pris hors foyer. Quelque 22,7 milliards de francs ont été dépensés en 2014, soit une baisse de 1,9% (436 millions) par rapport à l'année précédente.
Le recul des dépenses a toutefois été freiné, puisqu'il était de 2,6% en 2013. En moyenne, un Suisse a dépensé 2789 francs pour manger et boire en dehors de son foyer, selon les chiffres publiés par GastroSuisse lors de sa conférence annuelle à Berne.
Dans les cantons à forte concentration urbaine (ZH, LU, GE), la consommation hors ménage par habitant est plus importante que la moyenne nationale (entre 10 et 20%). Il en va de même en Valais (+15-20%), un canton très touristique.
En dépit de la baisse des dépenses, l'hôtellerie-restauration a vu ses effectifs augmenter l'année dernière, pour la première fois depuis plusieurs années. Le nombre d'employés actifs dans la branche est reparti à la hausse pour s'établir à 209'920 collaborateurs. Parallèlement, les nuitées passées dans les hôtels suisses ont augmenté (+311'643 ou 0,9%).
Année difficile
Casimir Platzer, président de l'organisation, a évoqué une 'année difficile' et un bilan 'contrasté'. Si les professionnels du secteur ont accueilli avec satisfaction le rejet de l'initiative sur les salaires minimums, ils s'inquiètent désormais de la mise en application de l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse.
Près de la moitié des employés de l'hôtellerie-restauration (48%) viennent en effet de l'étranger. Selon le directeur suppléant de GastroSuisse Hannes Jaisli les séjours en Suisse - en vue d'exercer une activité lucrative de moins de 12 mois - ne devraient pas être considérés comme des cas d'immigration et donc pas soumis à des contingents.
Tourisme de restauration
Le tourisme de restauration est aussi une source d'inquiétude pour la branche. Selon une étude commandée par GastroSuisse à l'institut Link, 36% des Suisses 'se rendent régulièrement et de manière répétée à l'étranger pour manger à l'extérieur'. Une tendance jugée à la hausse.
Le 'touriste de la restauration' dépense en moyenne 42 francs pour un repas à l'étranger. Cette 'mode' serait ainsi à l'origine d'un manque à gagner de quatre milliards de francs de valeur ajoutée. La 'fuite de capitaux' doit être arrêtée, écrit la fédération de l'hôtellerie et de la restauration. Elle affirme en ressentir les effets 'jusque dans l'arrière-pays'.
/ATS