La majorité des Suisses estime que le système de santé fonctionne relativement bien et qu'il ne nécessite que des changements mineurs, selon une enquête internationale. En matière de qualité de soins, la Suisse se place en tête.
Près de deux tiers des personnes interrogées en Suisse jugent les soins médicaux très bons ou excellents. Elle présente ainsi le meilleur résultat en comparaison internationale, révèle l'enquête internationale 2016 sur les politiques de santé (International Health Policy Survey) en Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Pays-Bas, France, Norvège, Suède et Suisse. Elle est réalisée tous les trois ans par le Fonds du Commonwealth.
Les résultats ont été publiés jeudi par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). L'Observatoire suisse de la santé (Obsan) analyse chaque année depuis 2010 les données de l'enquête sur mandat de l'OFSP. Cette année, 1520 personnes de plus de 18 ans ont été interrogées.
Malgré le recul de certains indicateurs, l'opinion des Suisses envers le système de santé dans son ensemble s'est améliorée. La part de ceux qui considèrent qu'il fonctionne assez bien et que seuls des changements mineurs sont nécessaires est passée de 46,4% en 2010 à 58,6% en 2016.
Un peu plus d'un Suisse sur trois est d'avis qu'il faudrait changer fondamentalement le système. Seule une petite minorité (3,5%) juge qu'il a tellement de défauts qu'il devrait être entièrement repensé.
Attentes plus longues
En dépit de délais d'attente plus longs, la Suisse est le pays où l'on peut consulter un spécialiste le plus rapidement. Plus d'un Suisse sur deux obtenait un rendez-vous chez le spécialiste en moins d'une semaine en 2010, contre moins d'un quart en 2016.
Néanmoins, une large majorité (73,2%) parvient encore à décrocher un rendez-vous dans un délai d'un mois. Il s'agit du meilleur résultat par rapport aux dix autres pays sondés.
En milieu hospitalier, une écrasante majorité des Suisses (93,6%) dit avoir été suffisamment impliquée dans les décisions au sujet des soins et traitements. Une part similaire déclare avoir été traitée avec respect par les médecins et le personnel infirmier. Cela place la Suisse en 2e position après l'Allemagne.
Lors de la sortie de l'hôpital, il est peu fréquent que l'établissement ne fasse pas de suivi des soins (12,7%) ou ne donne pas d'explications concernant la médication (10,2%). Par contre, plus d'un tiers des patients ne se voit pas remettre d'instructions écrites.
Erreurs médicales
En matière d'erreurs médicales, la Suisse fait figure de mauvaise élève en comparaison internationale. Elle se place au second rang après la Norvège des pays qui en recensent le plus.
Un patient sur vingt déclare qu'il est déjà arrivé qu'au cours des deux années précédentes, un professionnel de la santé ait donné le mauvais médicament ou une mauvaise dose. Et environ un patient sur dix pense qu'il est déjà arrivé qu'une erreur médicale ait été commise dans leur traitement ou leurs soins.
Renoncer aux soins
Depuis la dernière enquête, la part des Suisses déclarant avoir renoncé à des soins (consultation ou médication) pour des raisons financières est passée de 10% à 22%. La Suisse se trouve ici en 2e position, après les Etats-Unis (34,8%).
Sans surprise, la Suisse est le pays où les frais médicaux non remboursés sont les plus élevés. Un peu moins de la moitié des Suisses ont dépensé au moins 1000 francs pour leur famille en frais de santé non couverts par une assurance de base ou obligatoire. L'Obsan fait en parallèle état d'une hausse du recours aux prestataires de santé.
/ATS