Le Grand Conseil genevois a accepté vendredi les comptes 2014 de l'Etat qui affichent un excédent de 6 millions de francs. Le rapport de gestion du Conseil d'Etat a aussi passé la rampe grâce à une majorité Entente-MCG.
Les comptes 2014 ont été acceptés par 52 voix contre 19 (PS et Ensemble à Gauche) et 10 abstentions (Verts) au terme de deux jours de débats La principale raison du refus de la gauche est la provision de 203 millions de francs pour couvrir les risques liés à la nouvelle caisse de pension du canton.
Selon le PS, il s'agit d'une manoeuvre pour faire disparaître artificiellement un important excédent aux comptes. Le Grand Argentier Serge Dal Busco a souligné l'importance de provisionner cette somme pour l'échéance même lointaine de 2030. Et de préciser que cette somme reste dans les caisses de l'Etat.
Selon ces comptes 2014, les revenus atteignent 7,950 milliards et les charges 7,944 milliards alors que la dette a progressé de 600 millions pour atteindre 13,39 milliards à la fin de l'année. A noter que l'exercice 2014 a été marqué par une rentrée extraordinaire de 415 millions grâce à un riche contribuable.
Posture politique
Les débats ont débuté jeudi après-midi avec le rapport de gestion du Conseil d'Etat et le passage en revue des quinze politiques publiques. Quelques-unes - dont les transports et la sécurité - ont été refusées par une majorité des députés mécontents de la gestion du chef du département.
Le PLR rapporteur de minorité Cyril Aellen a rappelé qu'il s'agissait uniquement de dire si le Conseil d'Etat avait respecté le budget et les lois. 'Tout le reste est posture politique', a-t-il lancé.
Revirement du MCG
Une majorité gauche-UDC-MCG se dessinait dans un premier temps pour le refuser. La gauche critiquait le démantèlement social dans le canton et l'UDC la mauvaise gestion des deniers publics avec l'augmentation de la dette à la clé.
Le MCG avait annoncé son intention de refuser ce rapport notamment en raison de la hausse du nombre de frontaliers au sein de l'Etat. En cause également pour le MCG, le développement des transports publics au détriment du transport privé.
Mais le MCG a ensuite changé d'avis. Au vu 'des signaux favorables et des réponses du Conseil d'Etat'pendant ce débat, le parti a finalement accepté le rapport de gestion. La majorité qui l'a voté était identique à celle qui a voté le budget 2015.
Des créanciers attentifs
Selon le président du Conseil d'Etat François Longchamp, ce vote est un acte symbolique fort car il est observé par les acteurs du service public qui fournissent des prestations de qualité inégalée à la population. Le conseiller d'Etat a aussi rappelé que les créanciers du canton y sont attentifs.
/ATS