Les comptes de fonctionnement 2017 de l'Etat de Genève présentent un excédent de 69 millions de francs. Un résultat positif qui tranche avec les 80 millions de déficit inscrits au budget. Le grand argentier Serge Dal Busco s'est dit satisfait jeudi.
Ces chiffres positifs ont été obtenus alors que la conjoncture économique demeure peu dynamique. Les recettes fiscales ont néanmoins été supérieures aux attentes grâce aux dénonciations spontanées de contribuables désireux de régulariser leur situation dans la perspective de la mise en place de l'échange de données.
Le Conseil d'Etat genevois a aussi souligné les efforts fait pour contenir les charges. Les dépenses en personnel ont toutefois augmenté par rapport aux comptes 2016, car il a fallu embaucher dans les domaines de la sécurité et l'enseignement. Les prestations d'aide sociale ont aussi connu une hausse d'une année à l'autre.
Autre motif de satisfaction du gouvernement, le recul de la dette du canton à 12,4 milliards de francs. L'endettement annuel moyen s'établit, pour sa part, à 11,8 milliards de francs. Il s'éloigne ainsi du chiffre couperet de 13,3 milliards, fixé comme premier seuil pour actionner le mécanisme de frein à l'endettement.
Défis à venir
Pour le Conseil d'Etat, il s'agit d'une bouffée d'oxygène bienvenue. 'Elle nous donne de la marge de manoeuvre pour aborder les échéances à venir', a souligné M.Dal Busco. Le magistrat a notamment évoqué comme défis futurs la recapitalisation de la caisse de prévoyance de l'Etat de Genève et la réforme de la fiscalité des entreprises.
Le canton a poursuivi sa politique d'investissement ambitieuse l'an dernier, en dépensant 630 millions de francs, soit un montant en hausse de 15% par rapport aux comptes précédents. La mobilité, avec le chantier du siècle que représente le Léman Express, s'arroge la part du lion, suivi par la formation et la santé.
Genève entend continuer dans cette voie en matière d'investissements en dépit d'une situation conjoncturelle plutôt morose. Le canton prend ainsi le contre-pied de sa politique des années 1990, au cours desquelles il avait réduit ses dépenses au minimum en attendant que l'économie reprenne des couleurs.
Les investissements qui ont été effectués l'an dernier sont par ailleurs entièrement autofinancés, comme ce fut le cas lors des deux exercices précédents. La dette ne s'aggrave pas d'un centime.
Malgré ces comptes positifs et l'annonce de meilleures perspectives conjoncturelles suisses et internationales, M.Dal Busco a plaidé pour le maintien de la discipline budgétaire. Si les conditions économiques deviennent plus favorables, les effets sur les comptes de l'Etat en seront d'autant plus puissants, a-t-il noté.
/ATS