Le verdict est tombé jeudi dans l’affaire de l’assassinat d’une septuagénaire fin 2016 à son domicile de la Riviera vaudoise. Son mari et leur fille unique écopent respectivement de 18 et 20 ans de prison fermes.
Le Vaudois de 81 ans, accusé d’avoir assassiné son épouse de 70 ans, en la frappant avec une clé de démontage de roue de voiture, dans la nuit du 11 au 12 décembre 2016 à leur domicile de St-Légier (VD) a été condamné à 18 ans de prison ferme jeudi à Vevey. La fille unique du couple, écope quant à elle de 20 ans ferme.
Sa responsabilité a malgré tout été jugée 'légèrement diminuée' par le Tribunal. Cette femme de 41 ans, 'à la personnalité histrionique', a en effet subit toute son enfance des maltraitances physiques et psychologiques de la part de sa mère. Comme son père, elle est reconnue coupable d’assassinat et d’atteinte à la paix des morts.
Ambiance familiale incestuelle
Le Tribunal est convaincu que ce duo père et fille, entretenant des 'liens fusionnels d’interdépendance' dans 'une famille à l’ambiance incestuelle', aurait frappé mortellement ensemble la disparue. Il ne s’agit donc pas de l’accident consécutif à une énième crise de colère de la victime, décrit par son mari mais plutôt d’un acte prémédité des jours à l’avance.
Le Tribunal de l’Est vaudois a suivi les réquisitions du Ministère public. Les juges mettent en avant le fait que père et fille ont tous deux participé à des recherches internet plusieurs jours avant leur passage à l’acte. Ces recherches étaient notamment relatives aux différentes façons de faire disparaître un corps. D’autres, réalisées via un site de géolocalisation, concernaient le ravin des Monts-de-Corsier (VD) où ils avaient caché le corps de leur victime.
Avec culot et sang-froid
Le cadavre avait en effet été ligoté et introduit dans un réservoir d’eau scellé de sangles, lequel avait été ensuite rempli de mousse expansive. Mais ce n’est que le soir du 16 décembre que le duo avait jeté ce container dans le ravin boisé et isolé.
Le lendemain après-midi, père et fille ont mis en scène le suicide de leur victime en abandonnant son automobile à Chessel (VD) au bord du Rhône. Et enfin, le soir même, la fille du couple annonçait la fausse disparition de sa mère à la gendarmerie de Rennaz. 'Elle a agi avec culot et sang-froid' et a aussi fait preuve lors du procès 'd’émotions théâtrales', a relevé le Tribunal pour justifier la peine de 20 ans. Les juges ont aussi ordonné à la quadragénaire de suivre un traitement psychiatrique en détention.
Le corps de la retraitée avait été retrouvé dans un état de décomposition avancé cinq mois plus tard par un promeneur.
Mobile financier
Le Tribunal a estimé que les accusés avaient agi avec 'détermination, perfidie, froideur, cruauté' et par appât du gain. La disparue entretenait avec eux des relations névrotiques, dominatrices et malsaines. Elle était la seule propriétaire du domicile conjugal et menaçaient régulièrement de couper les vivre à son mari et à sa fille ou de déshériter cette dernière qui dépendait d’elle financièrement.
Les avocats de la défense vont faire appel de ces condamnations.
/ATS