Le Tribunal fédéral confirme les condamnations prononcées par la justice fribourgeoise contre les deux hommes impliqués dans le crime de Frasses. Le premier, toujours en fuite, avait écopé de 20 ans de prison pour assassinat et le second de 9 ans pour complicité.
Dans un arrêt publié mardi, la haute cour rejette l'argumentation du Kosovar selon laquelle il aurait agi comme complice, et non comme coauteur de l'assassinat. L'homme affirmait qu'il n'avait pas joué un rôle dans l'organisation, la planification et l'exécution du crime. Il n'aurait été que 'missionné', avec des tâches précises.
Vu la manière dont ce recourant a participé à la préparation et à l'assassinat, la justice fribourgeoise pouvait le considérer comme coauteur, même s'il n'a pas tiré lui-même sur la victime, ajoute le Tribunal fédéral. Celui-ci voit dans ce meurtre planifié par pure vengeance clanique contre un membre d'une famille rivale 'l'archétype de l'assassinat'.
L'ombre du 'Kanun'
L'argument du 'Kanun', soit le code coutumier voulant que la mort d'un homme soit vengée par la mort d'un autre homme, ne permet pas de légitimer en Suisse un homicide, soulignent les juges de Mon Repos.
Concernant le second recourant, le Tribunal fédéral se rallie à l'appréciation de la justice fribourgeoise qui estimait que ce Macédonien n'avait pas agi sous l'effet de la peur.
Les faits remontent au 11 mai 2013, quand un ressortissant italien d'origine kosovare, âgé de 36 ans, avait été criblé de balles devant le garage de sa maison à Frasses. La victime venait de rentrer en voiture avec son épouse et leurs quatre enfants.
Le crime était une vengeance s'inscrivant dans un long conflit sanglant entre des familles suspectées de trafic de stupéfiants, qui a fait de nombreuses victimes au Kosovo, dont plusieurs enfants. Le Kosovar condamné pour assassinat a perdu son frère en 2003 dans le cadre de ce conflit.
En première instance, les deux recourants avaient écopé de la prison à vie pour assassinat. En 2017, le Kosovar s'était évadé de la prison centrale de Fribourg. En juillet 2018, la Cour d'appel pénal a réduit les peines à 20 ans et 9 ans de détention. Ce sont ces condamnations qui ont été confirmées par le Tribunal fédéral. (arrêts 6B_1089/2018 et 6B_1097/2018 du 24 janvier 2019)
/ATS