La conseillère nationale Petra Gössi brigue la tête du PLR en tant qu'unique aspirante officielle, a annoncé mardi le parti. Après avoir discuté avec la Schwyzoise, la commission de sélection évalue maintenant sa candidature.
Mais tout indique que les délégués réunis à Berne le 16 avril éliront la quarantenaire pour succéder à Philipp Müller, l'actuel président du Parti libéral-radical (PLR).
La commission s'est entretenue avec deux autres personnes: le conseiller aux Etats nidwaldien Hans Wicki et le conseiller national bernois Christian Wasserfallen, considéré d'abord comme favori. Tous deux ont finalement décidé de ne pas donner suite à leur candidature.
Selon la commission, la nouvelle présidente doit représenter le parti et ses membres dans sa globalité. Elle doit entre autres agir en toute indépendance économique, rassembler et faire preuve d'un potentiel d'identification. Elle doit également tout mettre en oeuvre pour défendre une politique libérale.
Aile droite du parti
La voie de la présidence du PLR est toute tracée pour Petra Gössi. Pourtant celle-ci demeure peu connue. Une fois à la tête du parti, la Schwyzoise ne compte pas pour autant accéder à un statut de politicienne professionnelle.
Petra Gössi ne va pas démissionner de son poste de juriste au sein de l'entreprise de gestion de fortune et de conseil Baryon à Zurich, a-t-elle souligné dans plusieurs interviews. Elle veut garder les pieds sur terre, continuer de participer à la vie économique et sentir le pouls de la population. Agée de 40 ans, la conseillère nationale se situe à l'aile droite de son parti.
Péréquation financière
Conseillère nationale depuis 2011, la libérale-radicale s'est fait un nom avec les thèmes financiers, ainsi que comme représentante des cantons contributeurs dans la réforme de la péréquation financière (RPT). En 2014, elle s'était illustrée en exigeant que le canton de Schwyz verse sa contribution à la péréquation financière sur un compte bloqué.
Membre des comités de la Société suisse des propriétaires fonciers (HEV) et de l'Union suisse des arts et métiers (Usam), Petra Gössi est proche des milieux économiques.
Députée au Parlement schwyzois de 2004 à 2011, elle y a assumé la présidence du groupe parlementaire PLR pendant trois ans. Elle préside en outre la section cantonale du parti depuis 2012. Son élection à la tête du PLR permettrait à la Suisse centrale d'être représentée dans les sphères dirigeantes du parti au niveau national.
Points de vue conservateurs
Le milieu catholique dont elle est issue a influencé ses positions sur les questions de société. Elle est ainsi opposée à l'adoption d'enfants par des couples de même sexe.
En outre, Petra Gössi n'a jamais eu peur des rapprochements avec l'UDC, que ce soit pour des listes communes lors des élections cantonales ou au niveau national. Ses critiques contre la Cour européenne des droits de l'homme ne sont ainsi pas passées inaperçues.
Mais il est parfois difficile de délimiter avec précision ses positions. Elle défend les bilatérales avec l'Union européenne, qu'elle considère comme une condition nécessaire au succès de la Suisse. Elle rejette toutefois l'adhésion à l'UE.
Petra Gössi ne va pas modifier le positionnement qu'avait le PLR sous la houlette de Philipp Müller. Le parti ne virera pas plus à droite, a-t-elle assuré en interview.
Active et fiable
Comme elle était peu connue au niveau national, sa candidature a quelque peu surpris. Mais Petra Gössi a l'étoffe d'une présidente de parti: elle a la réputation d'être active, fiable et conciliante.
La Schwyzoise présente néanmoins une grosse lacune pour une présidente d'un parti national. Elle ne parle pas le français. La politicienne s'est néanmoins engagée à prendre des cours.
Petra Gössi a grandi à Küssnacht am Rigi (SZ), où elle habite encore. Elle est célibataire et vit en couple.
/ATS