Les députés neuchâtelois ont accepté mardi le plan climat à une large majorité. Ils ont amendé la version du Conseil d'Etat et fixé la neutralité carbone en 2040. Un 2e plan devra être élaboré.
Les députés ont accepté un amendement de la commission, soit que la réduction des émissions de gaz à effet de serre diminue de 90% en 2040, et non pas en 2050, comme le demandait le Conseil d'Etat. Les 10% restants sont compensés par des projets à l'étranger. Le Grand Conseil a préféré cet amendement à celui de l'UDC, qui proposait une baisse de 80% en 2040 et de 90% en 2045.
'La date de 2040 nécessitera des moyens financiers supplémentaires', a plaidé en vain Laurent Favre, conseiller d'Etat en charge du développement territorial et de l'environnement. 'Pourrons-nous aller plus vite que la musique?', s'est demandé le conseiller d'Etat, en évoquant les pénuries de matériaux, les recours et les investissements à faire.
En acceptant l'amendement de la commission, cela entraîne que la réduction d'énergie finale devra reculer plus rapidement, soit de 35% en 2035 et de 50% en 2040. La production d'énergies renouvelables devra augmenter aussi de 500% d'ici à 2040.
Davantage de moyens
Le Grand Conseil a également approuvé d'allouer davantage de moyens au plan climat. Il a accepté un premier crédit de 22,9 millions pour la première étape jusqu'en 2027 et un autre crédit de 1,8 million pour permettre l'étude et la préparation de la mise en oeuvre du 2e plan climat.
Le montant total est de 24,7 millions, contre 22,1 millions dans la version prévue par le gouvernement. A cela, il faut ajouter 33 millions qui ont déjà fait l'objet d'un financement.
'Le Conseil d'Etat veut une politique climatique ambitieuse mais réaliste', a déclaré Laurent Favre, lors de l'entrée en matière. La loi cantonale sur l'énergie est l'une des plus volontaristes du pays, a-t-il ajouté.
Ce plan climat manque 'd'ambition' et a des 'années de retard', a déclaré la Verte Cloé Dutoit. La députée a déploré le manque de mesures contraignantes. Comme l'urgence climatique nécessite une réaction rapide, 'nous avons décidé d'accepter ce plan mais de le rendre plus ambitieux', a-t-elle ajouté.
Le coût de l'inaction
Selon la socialiste Sarah Fuchs Rota, 'nous sommes à un tournant majeur du 21e siècle. Nous devons prendre nos responsabilités à notre niveau. Nous devons mettre en place des actions fortes et durables dans les dix prochaines années. Le coût de l'inaction aura des coûts colossaux dans le futur'.
Le Vert'libéral Aël Kistler a estimé que les mesures sont 'insuffisantes'. Il a déploré l'absence d'évaluation du rapport coût/efficacité et d'indicateurs de suivi des 52 mesures proposées par le gouvernement.
Le PLR Quentin Di Meo a déclaré qu'il soutient le gouvernement dans sa mise en place d'une stratégie climatique. 'Nous devons faire notre part mais il faut poser sur la table la situation financière du canton. Il faut faire preuve de réalisme et susciter l'adhésion de la population'.
Pour l'UDC Daniel Berger, 'la Suisse ne peut pas influencer seule les objectifs climatiques. Cela doit être négocié au plan international. Neuchâtel ne peut pas sauver seule le climat mondial'. Les efforts d'économies d'énergie en Suisse sont passés à néant, en raison de la hausse de la démographie, via l'immigration, a ajouté le député. L'UDC a refusé en bloc le plan climat.
/ATS