A Genève, l'assemblée du personnel de la fonction publique et du secteur subventionné a décidé de reconduire la grève jeudi, pour la troisième journée consécutive. Une grande manifestation aura lieu en fin d'après-midi.
Quelque 1200 personnes étaient présentes mercredi après-midi dans la salle du Palladium. Cinq ont voté contre la grève et une vingtaine se sont abstenues. A une nette majorité, l'assemblée s'est prononcée en faveur d'une grève de toute la journée jeudi et non seulement en fin d'après-midi.
La manifestation se tiendra sous les fenêtres du Grand Conseil, où sera débattue une loi visant à renforcer le frein à l'endettement. Appelé 'personnel stop', ce texte précise que les dépenses de l'Etat ne pourront pas être augmentées jusqu'à ce que la dette du canton baisse à 8 milliards de francs, contre 13 milliards aujourd'hui. En outre, toute création de postes impliquera des suppressions ailleurs.
'Si cette loi est adoptée, nous lancerons un référendum, et nous le gagnerons', a prévenu Davide De Filippo, du Syndicat interprofessionnel des travailleurs, sous les applaudissements. Mercredi, le MCG a annoncé qu'il soutiendra cette loi issue des rangs libéraux-radicaux.
S'inscrire dans la durée
Comme mardi, les employés de nombreux secteurs de l'Etat étaient présents lors de l'assemblée: enseignement, police, administration, santé, affaires sociales, justice, handicap, Université, Hospice général, chômage. Les débats ont largement porté sur la stratégie à adopter pour durer et ainsi faire revenir le gouvernement sur sa volonté de réduire les charges en personnel de 5%.
'Le Conseil d'Etat ne va pas céder. Il va laisser pourrir la situation pour que le mouvement s'essouffle et monter la population contre nous', a mis en garde Christian Antonietti, ex-président de l'Union du personnel du corps de police. Il a appelé à des actions sectorielles qui ne péjorent pas les prestations à la population mais qui s'inscrivent dans la durée.
Les intervenants ont insisté sur la nécessité de changer l'opinion des usagers en leur expliquant la situation. Pour Jean Blanchard, secrétaire général du Mouvement populaire des familles, il est impératif de développer une stratégie pour que la population se mobilise, elle aussi, contre la baisse des prestations.
/ATS