L'adolescent qui avait blessé six personnes avec une hache, en octobre 2017 à Flums (SG), devra répondre de tentatives d'assassinats. La justice des mineurs requiert une peine de trois ans contre le jeune de 18 ans et un placement prolongé en milieu psychiatrique.
Les faits remontent au 22 octobre dernier. Ce soir-là, l'apprenti originaire de Lettonie attaque plusieurs personnes avec une hache en pleine rue à Flums. Il en blesse six dont plusieurs grièvement.
Il fait une dernière victime dans une station-service avant que la police ne réussisse finalement à le maîtriser. Deux policiers font usage d'un taser et de leur arme à feu. Le jeune homme est grièvement blessé aux jambes.
En clinique depuis mars
La procédure d'enquête du Ministère public est à présent bouclée, indique ce dernier mardi. Le jeune homme est mis en accusation pour tentatives d'assassinats, tentative d'incendie intentionnel, lésions corporelles, dommages à la propriété et violations de la loi sur la circulation routière.
L'autorité d'enquête demande une peine de 3 ans de réclusion, assortie d'une amende de 500 francs. Elle exige aussi que le jeune homme, qui souffre de graves troubles psychiques, reste placé en milieu fermé à l'issue de sa peine. Depuis sa sortie de détention préventive, le 23 mars dernier, il séjourne dans le secteur fermé d'une institution psychiatrique.
Le Ministère public avait également ouvert une enquête pour établir si l'utilisation d'armes à feu par les deux policiers dans leur intervention était justifiée. Il l'a classée sans suite. Le jeune homme s'apprêtant à attaquer les deux policiers avec sa hache, l'usage du taser et les coups de feu tirés dans les jambes de l'agresseur étaient proportionnés, indique le Ministère public.
Fantasmes de violence
L'adolescent avait déjà attiré l'attention des autorités après avoir exprimé des fantasmes de violence. Quatre mois avant les faits, des éducateurs du Service de l'enfance et de la jeunesse l'ont signalé, tout comme son école professionnelle.
Le groupe d'intervention du Service psychologique scolaire a alors ouvert une enquête et le jeune Letton a été étroitement surveillé. Le Ministère public s'est saisi de l'affaire à la mi-septembre 2017 afin de déterminer s'il représente un risque pour autrui.
Les autorités ont ensuite écarté toute mesure de contrainte, car le suspect n'a jamais formulé de menaces concrètes dirigées contre d'autres personnes. Il n'a pas manifesté de signes qui auraient laissé présager un passage à la violence.
Né en Lettonie, l'agresseur vit depuis cinq ans en Suisse et suivait un apprentissage. Il a quitté Riga pour rejoindre ses parents dans le cadre d'un regroupement familial.
/ATS