La Suisse pourra participer aux discussions sur la réforme de la politique européenne d'asile et de migrations. Le ministre allemand de l'intérieur Horst Seehofer l'a assuré à la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lors d'une rencontre mardi à Berlin
La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) place de grands espoirs dans la présidence allemande de l'Union européenne, a-t-elle déclaré devant la presse. Pour la Suisse, membre associée aux accords de Schengen et Dublin, une participation aux discussions est très importante.
La Confédération dispose d'une grande expertise, a-t-elle ajouté, citant en exemple la rapidité de l'examen des demandes d'asile.
Berne et Berlin sont d'accord sur tous les points et la conseillère fédérale a dit faire confiance à l'Allemagne dans ses efforts pour arriver à un accord au niveau européen. Il s'agit d'une question de tact politique, a-t-elle souligné, se disant 'prudemment optimiste'.
De son côté, M. Seehofer a listé cinq points qui nécessitent de trouver un accord: une meilleure collaboration avec les pays d'origine des migrants et des réfugiés, un meilleur soutien aux pays de transit, des procédures communes de rapatriement par l'agence de défense des frontières Frontex, l'ouverture de voies légales d'immigration - par exemple en octroyant plus de permis de travail - et une protection renforcée des frontières extérieures.
Le Bavarois a toutefois mis en garde contre une réduction des moyens alloués à Frontex. Le projet de budget européen prévoit en effet une coupe de 43%, à 10,3 milliards d'euros, pour la période 2021-2027. Il faut que le Parlement européen corrige cette mesure.
Les deux ministres ont loué les 'excellentes relations de travail' entre leurs deux pays. Outre les questions de migrations, ils ont aussi évoqué la situation sur le front de la pandémie de coronavirus, ainsi que des questions concernant la sécurité intérieure et la coopération policière.
/ATS