Face à la menace du terrorisme djihadiste, le Conseil fédéral a décidé de renforcer les dispositifs. Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) obtiendra six postes supplémentaires. Deux millions de francs seront en outre accordés aux services cantonaux de protection de l'Etat.
La menace en Suisse reste à un 'niveau élevé' à la suite des récentes attaques en France. On ne peut globalement pas exclure que des attentats comme ceux de Paris aient lieu de ce côté-ci de la frontière, souligne le gouvernement.
Mais les autorités ne sont pour l'heure en possession d'aucun élément concret concernant des menaces ou des projets d'attentat. Les organes de sûreté surveillent toute évolution dans ce domaine avec une 'vigilance accrue'.
La menace terroriste n'a cessé de s'accentuer au cours des derniers mois. En cause, la multiplication des départs de candidats au djihad et l'augmentation du nombre de combattants qui reviennent ensuite dans leur pays. Autre sujet d'inquiétude pour le gouvernement, les appels directs de groupes djihadistes à perpétrer des attentats en Occident.
Pour répondre à cette menace diffuse, la Suisse a déjà introduit des mesures à la fin de l'année dernière. Elle a mis en place une task-force de lutte contre le 'tourisme djihadiste' et a interdit les groupes 'Al-Qaïda' et 'Etat islamique' par une loi fédérale urgente.
Le Conseil fédéral veut désormais renforcer la lutte préventive contre le terrorisme. Six postes limités à trois ans seront créés auprès du SRC pour la collecte et le traitement des informations. La Confédération fournira en outre un soutien supplémentaire aux services cantonaux de protection de l'Etat, à hauteur de deux millions.
Cantons en première ligne
Si un attentat terroriste était commis en Suisse, la police cantonale concernée se chargerait des premières mesures. Les autres échelons interviendraient ensuite.
La collaboration entre les services de police de la Confédération et des cantons, le SRC, le Corps des gardes-frontière et les autorités de sécurité étrangères fonctionne bien, assure le Conseil fédéral. Les connaissances tirées de la gestion d'attentats comme ceux de Paris sont également intégrées dans le dispositif.
Ouverture du WEF
Malgré la tenue du Forum économique mondial, qui s'ouvre ce mercredi à Davos, la Confédération et les cantons ont renoncé à réintroduire temporairement les contrôles de personnes aux frontières intérieures de Schengen.
Il n'existait pas suffisamment d'éléments indiquant une menace concrète et grave pour la sécurité intérieure de la Suisse en général et pour le forum en particulier. Les mesures de sécurité renforcées mises en place sont pour l'heure suffisantes, conclut le Conseil fédéral.
/ATS