La justice argovienne condamne un coureur cycliste amateur à un an de prison avec sursis, suite à la mort d'un concurrent aux Journées cyclistes de Gippingen (AG) en 2014. L'homme est reconnu coupable d'homicide par négligence et de lésions corporelles par négligence.
L'accusé, un Zurichois âgé de 52 ans, devra en outre s'acquitter d'une amende de 2000 francs. A cela s'ajoutent près de 400'000 francs qu'il devra verser sous forme de dommages-intérêts, réparation morale, indemnités pour perte de soutien ainsi qu'indemnisation aux survivants de la victime et aux lésés. Il devra payer aussi 75'000 francs de frais de justice au total.
Dépassement fatal
L'accident mortel était survenu en juin 2014 à Böttstein, lors d'une course d'amateurs dans le cadre des Journées cyclistes de Gippingen. L'accusation reprochait au prévenu d'avoir touché le cycliste de tête lors d'une manoeuvre de dépassement dans une descente au milieu de la forêt, entraînant sa chute.
Les deux cyclistes qui suivaient immédiatement avaient également chuté. L'un d'eux, un Zurichois de 36 ans, est décédé le soir même des suites de ses blessures à l'hôpital.
Selon un témoin, la distance latérale entre le vélo de l'accusé et celui du cycliste de tête n'était que de 30 centimètres, pour une vitesse de 70 km/h. L'accusé a reconnu la semaine dernière, lors d'une audition, qu'il se souvenait d'avoir légèrement touché un concurrent.
Pas d'acte intentionnel
La Cour a suivi le Ministère public qui a retenu le chef d'accusation d'homicide par négligence, indique le tribunal. Elle rejette en revanche celui d'homicide par dol éventuel, requis par la partie civile. Rien ne peut laisser penser que l'accident a été déclenché volontairement.
L'accusé a été cycliste professionnel pendant des années et avait participé par deux fois au Tour de Suisse. Depuis l'accident, il y a deux ans, il n'utilise plus son vélo que pour se rendre à son travail, a-t-il indiqué.
Le jugement n'est pas encore entré en force et peut faire l'objet d'un appel. Raphaël Haltiner, avocat de la défense, entend dans un premier temps étudier les considérants écrits du verdict, avant un éventuel appel.
/ATS