Les populations de loups doivent être régulées rapidement. La commission de l'environnement du Conseil des Etats veut assouplir les ordonnances correspondantes.
La révision de la loi sur la chasse venant d'être rejetée par le peuple, la commission ne veut pas remettre l'ouvrage sur le métier tout de suite. Ce serait prématuré après les débats émotionnels de l'an dernier, indique-t-elle vendredi. Par 6 voix contre 2 et 3 abstentions, elle rejette donc l'initiative de son homologue du National en ce sens.
A la place, elle a déposé sans opposition une motion visant à exploiter la marge de manoeuvre prévue par l'actuelle loi sur la chasse. L'idée est de contrôler l'expansion du loup en Suisse et de rendre possible la cohabitation entre l'homme, les animaux de rente et les grands prédateurs.
Conflits exacerbés
Le retour du loup en Suisse date de 1995, rappelle la commission dans son texte. Depuis, il n'a eu de cesse de se propager. Le pays compte aujourd'hui une centaine d'individus répartis dans huit meutes. Et la population de loups augmente de manière exponentielle.
Les conflits avec les milieux agricoles en sont exacerbés, poursuit-elle. Le tourisme doit faire face à un nombre toujours croissant de restrictions dues aux mesures de protection des troupeaux. Enfin, il arrive de plus en plus fréquemment que des loups s'aventurent dans les zones habitées.
La révision de la loi sur la chasse, rejetée en septembre par 51,9% des votants, aurait pu désamorcer la situation, écrit encore la commission. La décision du peuple doit être respectée. Mais une solution pragmatique doit être trouvée au problème du loup, estime-t-elle.
Loups tirés plus facilement
Pour la commission, c'est possible dans le cadre de l'actuelle loi. Elle demande en particulier de pouvoir éliminer plus rapidement les prédateurs causant des dommages ou présentant des problèmes de comportement. Le seuil relatif à la régulation des loups doit ainsi être abaissé.
En outre, la protection des troupeaux doit être renforcée et étendue, notamment aux alpages et aux pâturages ainsi qu'aux équidés et au gros bétail. Les dispositions d'exécution doivent aussi être modifiées, afin d'éviter que les loups (qu'il s'agisse d'individus seuls ou de meutes) s'habituent à l'homme ou constituent une menace pour ce dernier.
L'objectif est de prendre des mesures le plus rapidement possible, précise la commission. Une motion de même teneur a été déposée par son homologue du National. Si chacune des Chambres adopte son texte, les motions seront définitivement transmises au Conseil fédéral.
/ATS