La révision de la loi valaisanne sur la police redonnera de l'attrait aux corps de police municipaux. Ceux-ci ne seront plus cantonnés à des tâches locales et se verront attribuer de nouvelles prérogatives.
Mis en consultation lundi, le projet de loi veut maintenir deux niveaux de police, l'un cantonal, l'autre municipal. Les deux corps devront assurer une couverture globale du territoire, a déclaré lundi lors d'une présentation le commandant de la police cantonale Christian Varone.
Actuellement seule la moitié des communes valaisannes dispose de policiers municipaux. Si la collaboration avec la police cantonale est bonne, la couverture du territoire n'est pas optimale.
Avec la nouvelle loi, chaque commune devra constituer un corps de police doté d'au moins cinq personnes, un minimum pour assurer une présence sécuritaire, précise M. Varone. Les communes disposeront de plusieurs options: collaborer avec d'autres communes ou mandater la police municipale d'une commune voisine.
Redorer la fonction
L'embauche de policiers pourrait constituer un obstacle à la création d'un corps municipal ou intercommunal. Les tâches des policiers municipaux ne sont pas toujours gratifiantes, admet M. Varone. Ces policiers sont cantonnés dans des tâches annexes de police locale.
La nouvelle loi doit rendre la fonction plus attrayante. Les prérogatives des polices municipales seront élargies. Elles pourront ainsi intervenir en matière d'infraction à la loi sur la circulation ou dans le domaine des stupéfiants pour décharger la police cantonale.
Adaptation à la criminalité
La nouvelle loi donnera aussi davantage de moyens d'action à la police. Vieille d'une soixantaine d'années, la loi ne répond plus à l'évolution de la criminalité. Le canton disposera ainsi d'une législation en matière de vidéosurveillance, par caméra ou par drones.
En parallèle, la protection de la sphère privée est aussi renforcée. Ainsi, des raisons objectives minimales seront exigées pour procéder à des contrôles d'identité. Lors d'une intervention, chaque agent aura l'obligation de se légitimer. Et la loi reconnaît formellement au citoyen le droit de porter plainte contre une intervention policière.
La loi est en consultation jusqu'au 15 juin. Un traitement par le Grand Conseil est prévu pour le premier semestre 2016 et l'entrée en vigueur au 1er janvier 2017. Le chef du Département de la sécurité Oskar Freysinger s'est dit confiant. Beaucoup de milieux concernés ont été intégrés à l'élaboration du projet de loi.
/ATS