Un fonctionnaire valaisan a été condamné par le Tribunal de Sion pour abus de confiance qualifié et faux dans les titres. Responsable de la caisse de l’aide sociale aux réfugiés du Valais central, il y avait puisé 166'000 francs pour financer ses besoins personnels.
L'homme a été jugé dans le cadre d'une procédure simplifiée, indique à Keystone-ATS le procureur Nicolas Dubuis, revenant sur une information diffusée jeudi par Le Nouvelliste sur son site internet. Sa peine devrait être de 24 mois de prison avec quatre ans de sursis, comme négociée entre toutes les parties, à savoir le ministère public, le prévenu et l'Etat du Valais. Aucun recours n'est possible.
Entre 2019 et 2020, cet ancien responsable administratif et comptable du Service de l’action sociale de l’Etat du Valais a retiré quelque 166'000 francs de la caisse du Bureau d’accueil pour les candidats réfugiés (BACR) du Valais central. Cet argent public a servi à payer 'principalement la fréquentation de prostituées', relève le quotidien valaisan.
'Mon client, qui a immédiatement reconnu les faits après avoir été confronté, a pu bénéficier d'une procédure simplifiée en démontrant son intention effective de rembourser l'Etat du Valais', explique à Keystone-ATS son avocate Virginie Lugon-Luyet. Au-delà de 'ses sincères regrets', il a déjà versé 'plusieurs dizaines de milliers de francs, soit tout ce qu'il pouvait', ajoute-t-elle.
Sur plus de six mois
Dans son travail, le fonctionnaire devait retirer de l'argent d'un compte bancaire dédié à la gestion financière du BACR pour alimenter la caisse qui sert à soutenir financièrement réfugiés et requérants. 'Les montants prélevés étaient supérieurs à ceux nécessaires pour couvrir les sommes d’assistance. Ainsi, il pouvait retirer de l’argent de la caisse', note Jérôme Favez, chef du Service cantonal de l’action sociale.
Après s'être rendu compte d'irrégularités en septembre 2020, le service suspend le collaborateur, puis le licencie peu après sur la base du rapport de l'Inspectorat cantonal des finances saisi dans ce dossier. Celui-ci l'a ensuite transmis au Ministère public.
Sur un peu plus de six mois, l'homme a effectué 25 retraits bancaires pour alimenter la caisse, ajoute Jérôme Favez. 'Le nombre de prélèvements à titre privé n’est pas connu. Nous en connaissons toutefois le montant total qu’il a du reste reconnu'. La procédure de retraits a depuis été revue.
L'ancien fonctionnaire a déjà remboursé une partie de la somme, confirme le chef du Service cantonal de l’action sociale. L'office des contentieux doit se charger de récupérer le reste.
/ATS