POP et Solidarités ont décidé de lancer dans le canton de Vaud le référendum contre la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III). Ils estiment que ces cadeaux fiscaux ne profiteront qu'aux multinationales et menaceront le service public.
Les deux formations d'extrême gauche estiment que le Conseil d'Etat joue 'les apprentis sorciers lorsqu'il impose une application anticipée de la réforme', a expliqué jeudi devant la presse le député Jean-Michel Dolivo. Il est prévu de faire passer l'imposition des entreprises de 23% en 2012 à 13,79% en 2019. 'Alors même qu'on ne connaît pas l'ampleur des cadeaux fiscaux du projet fédéral'.
Les deux formations estiment que 500 millions de pertes fiscales sont programmées pour le canton. 'Pascal Broulis a expliqué que gouverner, c'est prévoir. Ici, c'est plutôt gouverner dans un tunnel, en pleine obscurité', a ajouté le député de La Gauche, critiquant le paquet concocté par les conseillers d'Etat socialiste et PLR, Pierre-Yves Maillard et Pascal Broulis.
Politique d'austérité inévitable
Ces pertes de recettes fiscales vont mettre en cause la qualité du service public, voir le service public lui-même. 'Une politique d'austérité est inévitable et elle va avoir des conséquences importantes pour les habitants', a ajouté Jean-Michel Dolivo.
POP et Solidarités ont décidé de lancer le référendum, le premier en Suisse contre la RIE III. Ils espèrent être rejoints par des associations et syndicats, notamment le SSP qui doit bientôt se prononcer. 'Nous nous lançons à l'eau en espérant que d'autres nous suivent', a expliqué David Payot, conseiller communal lausannois.
'Nous ne pouvons pas attendre un éventuel référendum fédéral. L'un et l'autre s'emboîtent nécessairement', a ajouté M. Dolivo. Le référendum sera formellement lancé lorsque le Grand Conseil aura terminé ses travaux et après publication de la loi révisée dans la Feuille des avis officiels, vers la mi-octobre. Les référendaires auront alors 60 jours pour recueillir 12'000 signatures.
/ATS