Le Tribunal fédéral a rejeté le recours d'un jeune Roumain condamné à 18 ans de prison pour l'assassinat d'un quinquagénaire domicilié à Sainte-Croix (VD). L'assassin, qui se prostituait occasionnellement, avait tabassé sa victime afin de la dépouiller.
Les faits s'étaient produits le soir du 23 juillet 2015. Après quelques bières, les deux hommes, qui se connaissaient depuis quelques semaines, s'étaient dirigés vers un endroit isolé à proximité du lac à Yverdon-les-Bains. Le jeune Rom avait alors roué de coups son compagnon avant de lui voler son argent et de l'abandonner. La victime était morte sur place.
Dans un arrêt publié jeudi, le Tribunal fédéral rejette le recours en réforme du jeune homme qui demandait à être libéré des chefs d'assassinat et de brigandage et à être condamné à 8 ans de prison pour meurtre. Pour les juges, l'instance précédente pouvait à bon droit s'écarter de la version du condamné qui invoquait une réaction émotionnelle disproportionnée face aux avances de la victime.
Responsabilité entière
La cour n'a pas suivi non plus le recourant qui plaidait une responsabilité pénale limitée. La justice vaudoise pouvait écarter ce motif d'atténuation de la peine car, s'il avait été évoqué dans un premier temps par les experts psychiatres, ces derniers l'avaient écarté dans la mesure où la version du condamné n'était plus retenue.
Le Tribunal fédéral n'a pas jugé non plus que la fixation de la peine par l'instance précédente prêtait flanc à la critique. La responsabilité de l'auteur est pleine et entière. Les faits sont graves puisqu'il s'est acharné sur sa victime, l'a dépouillée et l'a laissée agonisante. Le recourant a pris soin ensuite de laver son t-shirt et ses espadrilles.
Au cours de l'enquête, l'assassin a changé sans cesse de version. 'Figé dans un système de défense fondé sur le mensonge', il a admis partiellement les faits lorsque les preuves accumulées par les enquêteurs avaient privé ses dires de toute crédibilité, relève la cour fédérale.
A décharge, les juges vaudois avaient retenu le jeune âge de l'auteur - 19 ans et 9 mois au moment des faits - le fait qu'il se livrait depuis peu à la prostitution et la précarité sociale dans laquelle il vivait en tant que membre de la communauté Rom. (arrêt 6B_747/2018 du 24 septembre 2018)
/ATS