Bâle organisera l'Eurovision de la chanson (ESC) l'an prochain. La SSR a préféré la cité rhénane à Genève, deuxième ville encore en lice. A Bâle, on se frotte les mains tandis que Genève, qui a perdu, s'est montrée très déçue.
La Suisse hérite du concours de la chanson après la victoire du jeune artiste biennois Nemo à Malmö en Suède en mai dernier. Bâle, troisième ville de Suisse avec ses 183'000 habitants, veut offrir aux fans de l'Eurovision une offre culturelle de rang international.
Surtout, le grand évènement va permettre à la cité frontalière d'attirer les noctambules et de faire résonner la musique pop, domaines dans lesquels elle ne brille pas jusque-là.
Un projet rassembleur
Avec son projet 'Crossing Borders' ('Traverser des frontières'), Bâle a convaincu la SSR. Mieux, les autorités bâloises ont réussi à rassembler une grande partie de la population et du monde politique autour du Concours de l'Eurovision. Même l'UDC a soutenu une résolution en sa faveur au Grand Conseil bâlois, au grand dam de l'UDF, qui, elle, veut lancer un référendum.
Le lieu principal de la manifestation sera donc la halle Saint-Jacques de Bâle, qui peut accueillir 12'700 personnes. La finale aura lieu le samedi 17 mai après les deux demi-finales mardi 13 et jeudi 15.
Bâle mis en orbite
La manifestation place Bâle dans l'orbite internationale. Pendant les trois shows télévisés en direct de Malmö, en Suède, de 2024, 163 millions de personnes ont regardé les représentations musicales, dont près de 800'000 depuis la Suisse.
Les dépenses nettes du canton pour l'ESC sont estimées à 34,9 millions de francs par le gouvernement bâlois. Le Grand Conseil bâlois se prononcera à ce sujet le 11 septembre.
Le canton de Bâle attend d'importantes retombées économiques. De son côté, Genève les avait évaluées pour la Ville et le canton du bout du lac, à 230 millions de francs.
Chambres d'hôtel hors de prix
A Bâle, les chambres d'hôtel sont déjà presque toutes réservées. Bâle Tourisme a toutefois pu assurer un contingent de chambres à des prix corrects.
Franz Xaver Leonhard, président de l'association des hôteliers bâlois, a déclaré à Keystone-ATS que les prix mentionnés, qui s'élèvent à plusieurs milliers de francs par nuit, ne sont pas à prendre au pied de la lettre. C'est le résultat d'outils d'intelligence artificielle, qui traduisent automatiquement la forte demande en augmentations de prix.
Genève plombée
Co-directeurs opérationnels de l'organisation de l'Eurovision 2025 au sein de la SSR, Moritz Stadler et Reto Peritz ont souligné la grande qualité de tous les dossiers de candidature présentée. L'échec genevois est un coup dur pour les autorités, Palexpo, Genève Tourisme et de nombreux représentants du monde politique et économique, qui étaient derrière cette candidature.
Le dossier de Genève était solide sur tous les plans, en termes d'infrastructures, d'accueil et de connectivité, a indiqué à Keystone-ATS Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève.
Egalement député PLR, M. Subilia rappelle le très large soutien des partis au Grand Conseil. Les autorités s'étaient aussi engagées à débloquer 30 millions de francs pour l'événement.
Facture aux jeunes UDC
Le député PLR estime que la menace référendaire brandie par les Jeunes UDC au milieu de l'été a certainement plombé la candidature genevoise. Il invite les hôteliers genevois à présenter la facture du manque à gagner aux Jeunes UDC.
L'Eurovision de la chanson est de retour en Suisse pour la première fois depuis 36 ans. En 1988, Céline Dion avait remporté le concours pour la Suisse dans la capitale irlandaise Dublin avec la chanson 'Ne partez pas sans moi'. L'année suivante, la manifestation s'était tenue au Palais de Beaulieu à Lausanne.
Le 24 mai 1956, le premier 'Grand Prix Eurovision de la Chanson' - comme le concours s'appelait encore à l'époque - a eu lieu au Teatro Kursaal de Lugano. L'Argovienne Lys Assia (1924-2018) avait remporté le titre avec 'Refrain'.
/ATS