Le chimiste allemand Bayer a fait état mardi d'un bénéfice net multiplié par quatre sur un an en 2022, porté par les ventes 'record' de sa filière agro-industrielle, grâce à une hausse des prix des herbicides, dont notamment le glyphosate.
Le groupe a connu un bénéfice net de 4,15 milliards d'euros (autant en francs), contre 1,0 milliard en 2021, a-t-il indiqué dans un communiqué.
La comparaison est toutefois faite avec une année 2021 marquée par les pertes liées aux procédures judiciaires sur le glyphosate aux Etats-Unis. Ce produit est considéré comme 'cancérigène probable' par le Circ, une branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Son bénéfice d'exploitation (EBITDA) atteint 13,5 milliards d'euros, en hausse de 20,9% sur un an. Son chiffre d'affaires a grimpé de 8,7% à 50,7 milliards d'euros.
'2022 a été une année pleine de réussite pour Bayer, malgré un environnement difficile', s'est félicité, dans le communiqué Werner Baumann, le PDG du groupe.
L'entreprise a souffert notamment de la hausse des prix des matières premières, sur fond de flambée de l'énergie et de pénuries sur les marchés.
Mais le groupe a été porté par la filière agro-industrie, qui a réalisé des 'chiffres de ventes record', a-t-il indiqué dans son communiqué.
Cette division, qui a notamment bénéficié des hausses de prix des herbicides, particulièrement du glyphosate, a vu son chiffre d'affaire grimper de 15,6% à 25,2 milliards d'euros.
La filière pharmaceutique, a quant à elle connu une hausse plus modeste, de 1,1% de son chiffre d'affaires, à 19,2 milliards d'euros.
Cette division est en difficultés, en raison de l'expiration des brevets de nombreux médicaments, que Bayer peine pour le moment à remplacer. Cela a été le cas cette année de l'anticoagulant Xarelto au Brésil.
Pour l'année 2023, Bayer table sur 'une croissance du chiffre d'affaires de 2 à 3%', a indiqué le Werner Baumann, moins forte en raison d'une baisse anticipée des prix des herbicides.
M. Baumann sera remplacé au 1er juin par Bill Anderson, venu du groupe Roche. Contesté pour sa stratégie, il a été débarqué prématurément début février, dans un contexte de critiques croissantes de fonds activistes, entrés récemment au capital.
Ces nouveaux investisseurs font pression pour obtenir une scission de Bayer en deux parties au moins, l'activité agro-industrielle et la santé, permettant une plus-value géante pour le groupe.
/ATS