Le directeur d'Ethos Dominique Biedermann tire un bilan mitigé des conséquences de l'initiative Minder. Le représentant des actionnaires observe que les plus hauts salaires ont à peine baissé. Mais ils sont plus fortement liés à la performance, estime-t-il.
L'initiative Minder, largement adoptée il y a deux ans, a amené plus de transparence, déclare M. Biedermann dans une interview diffusée dimanche par la 'NZZ am Sonntag'. 'Les conseils d'administration savent maintenant qu'ils doivent rendre des comptes aux actionnaires', relève-t-il.
Selon lui, les plus grands excès ont été commis par les banques suisses, mais les plus hauts salaires n'ont pas bougé. 'Jusqu'à maintenant, seules de petites corrections ont été observées', note-t-il, citant comme exemple le renoncement des patrons de Lindt & Sprüngli et de Clariant à une partie de leur salaire, ainsi que les indemnités plus basses du conseil d'administration de Novartis.
Salaires trop souvent trop hauts
Que les plus hautes rémunérations ont été, l'année dernière, toujours élevées, voire plus élevées, M. Biedermann l'explique aussi par les bonnes affaires réalisées par beaucoup d'entreprises. Mais, remarque-t-il, ces salaires sont en général souvent trop hauts en Suisse. 'Une correction prend du temps, surtout si la performance est bonne'.
Pour de nombreuses entreprises, le vote obligatoire sur les salaires ne s'applique que depuis une année. 'Nous espérons que les actionnaires auront le courage de rejeter les salaires douteux', explique le chef d'Ethos.
Il a cependant remarqué que des entreprises tentent de contourner les dispositions de l'initiative en donnant de plus longues périodes de préavis ou des salaires de départ. 'C'est pourquoi la prochaine révision du droit des sociétés anonymes est aussi importante que l'initiative Minder', indique M. Biedermann.
L'initiative avait été lancée par Thomas Minder en réaction à la colère populaire vis-à-vis des hauts salaires. Elle a été acceptée en mars 2013 par 67,9% des citoyens suisses.
/ATS