Le ministre britannique des Finances, George Osborne, présentera mercredi un projet de budget à nouveau marqué par l'austérité. Il veille cependant à ne pas irriter les électeurs à trois mois du référendum sur l'appartenance du pays à l'Union européenne (UE).
Un temps considéré comme favori pour succéder à David Cameron au poste de Premier ministre, le chancelier de l'Echiquier a rétrogradé aux yeux des observateurs. En cause: le ralentissement de l'économie et de certaines erreurs commises ces derniers mois.
Surtout, sa promesse d'en finir avec le déficit budgétaire et de rendre les finances publiques excédentaires d'ici la fin de la décennie semblent désormais hors de portée.
Dimanche, George Osborne a déclaré que le projet de budget présenté au Parlement dès 13h30 mercredi inclurait de nouvelles coupes dans les dépenses. Il en a relativisé leur portée, expliquant qu'elles représenteraient l'équivalent de '50 pence pour 100 livres dépensées par l'Etat d'ici la fin de la décennie'.
Prévisions budgétaires
La croissance de l'économie britannique a été de 2,2% en 2015. Les dernières prévisions budgétaires élaborées par le gouvernement étaient fondées sur une hypothèse de croissance de 2,4%.
Face à un électorat toujours très divisé sur la question de l'appartenance à l'UE, il ne faut pas s'attendre à ce que le projet de budget inclue des mesures spectaculaires susceptibles de peser dans le débat du référendum prévu le 23 juin. La véritable réduction des dépenses pourrait donc attendre le budget suivant.
Coûteux avantages fiscaux
George Osborne est conscient du fait que son soutien au maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne irrite une partie de l'électorat conservateur. D'autant que son principal rival au sein du parti, le maire de Londres, Boris Johnson, fait campagne pour la sortie de l'UE.
Soucieux, donc, d'éviter toute mesure vouée d'avance à l'impopularité, il a déjà annoncé qu'il renonçait, au moins pour l'instant, à son projet de supprimer des avantages fiscaux coûteux dans le système de financement des retraites.
Taxes sur les carburants
Il pourrait, à la place, annoncer un gel de cinq ans des taxes sur les carburants. Une mesure que la chute récente des prix à la pompe devrait rendre relativement indolore dans l'immédiat. Les spécialistes de l'assurance s'attendent par ailleurs à un relèvement des taxes sur les contrats d'assurance.
Pour compenser l'impact de ces mesures, le projet de budget devrait inclure de nouvelles aides aux établissements scolaires. Des financements pour de nouvelles lignes ferroviaires dans la région de Londres et le nord de l'Angleterre pourraient être aussi annoncés.
/ATS