Centre pour muscles artificiels inauguré à Neuchâtel

Un Centre pour muscles artificiels a été inauguré mercredi à Neuchâtel. Cette collaboration ...
Centre pour muscles artificiels inauguré à Neuchâtel

Centre pour muscles artificiels inauguré à Neuchâtel

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Un Centre pour muscles artificiels a été inauguré mercredi à Neuchâtel. Cette collaboration entre l’EPFL et les hôpitaux universitaires de Berne et Zurich vise à développer un système d’assistance moins invasif pour les coeurs en défaillance.

Un peu plus de six mois après la donation de 12 millions de la Fondation Werner Siemens, diverses personnalités ont participé mercredi matin à cette inauguration à Microcity, le pôle neuchâtelois d'innovation.

Le premier projet est planifié durant les quatre années à venir. Dix personnes travaillent déjà au sein du Laboratoire d’actionneurs intégrés (LAI) d’Yves Perriard pour développer un nouveau mode d’assistance cardiaque.

'Notre système ne nécessitera plus d’intervention à l’intérieur du coeur. L’anneau placé autour de l’aorte et commandé par induction magnétique permettra d’aider le coeur à pomper. Cette méthode sera donc moins invasive que ce qui existe actuellement', explique Yves Perriard, cité dans un communiqué de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Plus concrètement, le dispositif se compose d’une série d’anneaux, conçus dans un matériau appelé 'Dielectric Electro Active polymer'. Celui-ci a la propriété de se dilater lorsqu’une tension lui est appliquée et se contracte lorsqu’il est relâché. Ces réactions étant immédiates, elles offrent ainsi un mouvement de va-et-vient qu’il est possible de contrôler en temps réel.

Collaboration avec l’Université de Berne

Le LAI travaille en étroite collaboration avec le chirurgien cardiaque Thierry Carrel, directeur et médecin-chef du Service universitaire de chirurgie cardio-vasculaire à l’Hôpital de l'Île à Berne.

'Pour le patient, cette technologie serait certainement moins invasive que les systèmes d’assistance cardiaque actuels car elle n’interfère pas directement avec le flux sanguin, ni les cellules sanguines. On peut ainsi imaginer l’utiliser à des stades plus précoces que les techniques actuelles et aider ainsi le coeur avant une défaillance terminale', explique le chirurgien.

Thierry Carrel suivra l’ensemble de la première étape. Au terme de celle-ci, et uniquement après que les tests sur banc d’essai auront validé la technologie, le chirurgien implantera ce système chez des animaux. A l’issue de cette phase, les chercheurs sauront s'il est viable.

Un projet d’avenir

Président de l’EPFL, Martin Vetterli souligne: 'C’est un projet d’avenir, au croisement de l’ingénierie et de la médecine. Je suis particulièrement heureux des collaborations universitaires qu’il initie'.

Egalement présent mercredi, le conseiller d’Etat neuchâtelois en charge de l’économie et de l’action sociale Jean-Nathanaël Karakash a dit sa fierté de pouvoir mettre à disposition les compétences industrielles, scientifiques et technologiques de l’écosystème d’innovation neuchâtelois au service de l’humanité, pour sauver des vies.

Le projet ne s’arrêtera pas à l’assistance cardiaque. Dans une deuxième phase, prévue sur dix ans à partir de 2022, le Centre pour muscles artificiels développera d’autres volets dans différents domaines, notamment un sphincter urinaire et un projet de reconstruction de la musculature faciale.

L'idée est de redonner des expressions aux personnes victimes d’accidents, les grands brûlés par exemple. Ce dernier sera développé avec Nicole Lindenblatt, de la Clinique de chirurgie plastique et reconstructive de l’Hôpital universitaire de Zurich.

/ATS
 

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