Le journaliste Gil Baillod est décédé mercredi d'une crise cardiaque, trois semaines avant ses 80 ans. Il a été à la tête du journal 'L'Impartial' durant trois décennies et était considéré comme l'un des plus percutants éditorialistes de la presse romande.
'Nous sommes orphelins car Gil Baillod a incarné trente années durant le quotidien de La Chaux-de-Fonds et a marqué durablement le monde de la presse en Suisse romande', a commenté Nicolas Willemin, rédacteur en chef de 'L'Express/L'Impartial', sur le site Internet Arcinfo.
François Gross, ancien rédacteur en chef de 'La Liberté', rend hommage à un confrère 'solide en amitié'. Cet 'homme taillé d'une pièce, qui dégageait une force physique mais aussi morale', faisait preuve de beaucoup de courage pour défendre l'indépendance de son journal ainsi que la liberté de la presse, a-t-il expliqué à l'ats.
Il se caractérisait par la netteté de ses positions: 'une plume maîtrisée qui pouvait être redoutable', a souligné François Gross. Patron d'un journal qui représentait 'parfaitement' le haut du canton de Neuchâtel, il a aussi formé des générations de journalistes.
Rachat du journal en 1987
Né en février 1935, bijoutier-joaillier de formation, Gil Baillod a voyagé en Asie et a travaillé pour le CICR. Entré dans le journalisme en 1963 à la 'Feuille d'Avis de Neuchâtel' (ancêtre de 'L'Express'), il est devenu rédacteur en chef de 'L'Impartial' en 1969.
En 1987, l'Imprimerie Courvoisier, propriétaire du titre depuis sa fondation en 1881, a décidé de le vendre. Gil Baillod l'a racheté avec le soutien de l'industriel horloger Pierre-Alain Blum.
Sept ans plus tard, il a cédé 'L'Impartial' à Publicitas et à l'éditeur biennois Gassmann tout en restant à la tête du journal. En 1996, il a pris la direction des rédactions de 'L'Impartial' et de 'L'Express' lors de leur regroupement. Il a pris sa retraite en 1999 et s'est notamment consacré ensuite à la peinture et au modelage.
/ATS