Les autorités espagnoles ont retrouvé 800 fusils d'assaut et des lance-grenades de fabrication suisse dans un port. Cachés dans un container, ils devaient transiter du Ghana vers les Etats-Unis. Les armes n'étaient pas autorisées à quitter le Ghana.
En janvier 2015, un collaborateur du SECO s'est rendu au Ghana. Il devait s'assurer que 737 fusils d'assaut et 72 lance-grenades étaient arrivés à destination. Les vérifications n'ont donné lieu à aucune protestation, écrit le SECO dans sa réponse à l'ats.
Quand un pays achète des armes de production suisse, il doit s'engager à ne pas les sortir du pays, à ne pas les vendre, les prêter ou les offrir. C'est ce que prévoit l'ordonnance sur le matériel de guerre. S'il existe dans le pays en question un risque élevé que cela se produise quand même, la Suisse peut vérifier sur place que les règles sont bien respectées.
Ces mesures ont été prises suite à une affaire révélée à l'été 2012. Des grenades fabriquées par RUAG avaient été découvertes en Syrie. La Suisse avait vendu ce matériel aux Emirats arabes unis, ce dernier l'avait offert à la Jordanie, puis les armes s'étaient retrouvées aux mains des rebelles syriens.
Documents incomplets
Les dessous du cas des armes suisses vendues au Ghana sont moins clairs. La Guardia civil espagnole a mis le matériel de guerre en lieu sûr le 4 août dans la ville portuaire d'Algeciras, précise-t-elle dans un communiqué publié jeudi. Les quotidiens alémaniques Tages Anzeiger et Der Bund ont relayé l'affaire vendredi.
Les autorités espagnoles ont remarqué un container suspect qui devait transiter par bateau du Ghana vers les Etats-Unis. Elles ont découvert des armes neuves, dans leur emballage d'origine. La liste avec les numéros de série et de fabrication manquait. La Guardia civil a lancé une enquête, précise le communiqué.
Plus d'armes vers le Ghana pour l'instant
La Confédération est en contact avec les autorités ghanéennes et espagnoles pour éclaircir les faits. Le SECO dit prendre l'affaire au sérieux. A titre préventif, la Suisse ne délivrera plus de nouvelles autorisations pour l'exportation d'armes vers le Ghana, écrit l'autorité. Aucune demande n'est en suspens pour le moment.
Le SECO a autorisé la livraison de ces armes vers le Ghana d'entente avec le Département des affaires étrangères (DFAE) en août 2010. Le destinataire était le conseil national de sécurité de ce pays africain, qui a la compétence pour l'achat de matériel de guerre.
Ce dernier s'est engagé par écrit à ne pas exporter ces armes et a autorisé la Suisse à faire les vérifications sur place, explique le SECO. Le conseil national de sécurité du Ghana a assuré que ces armes étaient exclusivement destinées à sa propre armée.
La matériel de guerre a passé la douane suisse en février 2011, a transité via la Hongrie et a été livré au Ghana. Mais il n'est arrivé qu'en octobre 2014 dans le pays africain. Les négociants hongrois auraient attendu de pouvoir faire une seule grande livraison comprenant également d'autres matériaux.
/ATS