Les rendements offerts par les titres de dette des principaux pays de la zone euro signaient de nouveaux records à la baisse vendredi matin, au lendemain de l'annonce d'un vaste plan de soutien par la Banque centrale européenne.
Déterminée à contrer le risque de déflation et à stimuler l'économie de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi des rachats massifs de dette, qui s'élèveront à au moins 1140 milliards d'euros. 'A court terme, c'est un soutien au marché obligataire', constate Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.
Le conseil des gouverneurs 'a décidé de lancer un programme élargi de rachats d'actifs' publics et privés, a annoncé le président de la BCE Mario Draghi lors de sa conférence de presse à Francfort, lançant une offensive monétaire très attendue face à la faiblesse récurrente de l'évolution des prix en zone euro.
Déjà utilisé par la Banque centrale du Japon et la Réserve fédérale américaine, ce mécanisme doit permettre de peser sur les taux d'intérêt, afin de relancer l'activité économique par le biais du crédit, et faire remonter les prix.
Demande supplémentaire
Le programme de la BCE va se traduire par une demande supplémentaire sur le marché de la dette, ce qui entraîne logiquement 'une baisse des rendements', souligne M. Jacq. En effet, quand la demande augmente, le prix grimpe et la rentabilité du titre obligataire baisse.
Peu avant 09h00, le taux d'emprunt à 10 ans de la France s'inscrivait à 0,568% après avoir signé quelques minutes auparavant un nouveau record à 0,557%. La veille, il a terminé à 0,617%.
De son côté, le taux à 10 ans de l'Allemagne évoluait à 0,423% après un record à 0,417% contre 0,447% la veille. Celui de l'Italie évoluait à 1,467% après un record à 1,454% (contre 1,549%) et celui de l'Espagne à 1,310% après un plus bas à 1,299%, contre 1,405% la veille.
/ATS