Touché de plein fouet par la crise pandémique, marquée par un arrêt presque total du trafic aérien, le spécialiste des boutiques hors taxes Dufry accuse un résultat 2020 encore plus rouge que prévu par les analystes interrogés par AWP.
Mais le groupe bâlois signale qu'à fin février presque 55% de ses boutiques (1300 surfaces de vente) ont rouvert leurs portes, ce qui représente 60% de sa capacité de vente.
Le chiffre d'affaires du groupe bâlois a plongé de 71,1% à 2,56 milliards de francs par comparaison avec 2019. Dufry a réalisé une perte d'exploitation ajustée (Ebit) de 1,56 milliard de francs, alors qu'il était encore dans les chiffres noirs une année auparavant, avec 767,7 millions de francs.
Une perte nette ajustée de 1,65 milliard de francs a été enregistrée, contre un bénéfice net de 349,3 millions de francs en 2019. La marge brute s'est détériorée, reculant à 53,8% (60,2% en 2019).
L'endettement net de Dufry s'est creusé à 3,34 milliards de francs (3,10 milliards en 2019). Mais la direction générale est parvenue à faire des économies de 1,31 milliard de francs, ce qui est supérieur aux objectifs de 1 milliard qu'elle s'était fixée pour 2020. Et avec 1,90 milliard de liquidités à fin 2020, elle estime être bien positionnée pour une accélération de sa croissance et la réouverture de ses boutiques.
Les chiffres dévoilés par le détaillant aéroportuaire se situent largement en dessous de ceux du consensus des analystes qui tablaient sur 2,52 milliards pour le chiffre d'affaires et surtout une perte d'exploitation ajustée limitée à 1,15 milliard de francs. La marge brute était attendue à 56,1%.
Le conseil d'administration propose de renoncer au versement d'un dividende.
Pour le nouvel exercice la direction générale compte réduire ses coûts fixes de près de 400 millions de francs, dont 280 millions de frais de personnel et 120 millions pour les autres dépenses. Dufry veut aussi redoubler d'efforts dans la négociation de nouvelles conditions pour ses baux.
Dufry prévoit aussi un retour au niveau de rentabilité et de génération de liquidités de 2019.
/ATS